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"The Blind" à Toulouse

À l'intersection de l'art urbain et de l'inclusivité, Jean-Charles, plus connu sous le nom de "The Blind", se distingue par sa spécialisation dans les graffitis en braille.
Son objectif ? Sensibiliser à la réalité des personnes malvoyantes en rendant l'art visuel accessible au toucher.
À partir du 2 mai, il s'apprête à poser ses valises dans la Ville Rose pour partager son art avec les Toulousains à l'occasion de l'exposition Layup.

C'est désormais à Toulouse, que Jean-Charles pose ses valises à l'occasion de l'exposition Layup, qui ouvrira ses portes le 2 mai au 11 boulevard Delacourtie dans la Ville rose. Pour les Toulousains, ce sera l'opportunité de découvrir son univers artistique. C'est d'ailleurs au croisement de la créativité et de l'empathie que se situe Jean-Charles, alias "The Blind", un artiste urbain au parcours singulier. Spécialisé dans les graffitis en braille, il s'engage à transformer la perception de cet art. "Lorsque j'ai commencé, j'ai vraiment voulu rendre accessibles aux non-voyants un art qui est très visuel", explique l'artiste.

Le déclic est survenu il y a deux décennies à Nantes, lorsqu'une simple observation a bouleversé la vision artistique de Jean-Charles "Je venais de terminer un graff sur le périphérique à Nantes, explique-t-il. C'est à ce moment-là qu'un de mes amis plaisante en disant que mon œuvre sera visible par tout le monde. J'ai alors rétorqué que non, il n'était pas visible pour les déficients visuels".
C'est donc en 2003 que ce diplômé des beaux-arts a débuté ses graffitis novateurs pour aveugles avec l'envie de communiquer son art à tous, et de donner une voix au handicap.

un parcours d'engagement

Depuis ce moment fondateur, Jean-Charles a consacré sa vie à cette cause. Avec vingt ans d'expériences à son actif, il déploie son talent à travers des expositions et des ateliers. Ses œuvres sont réalisés à l'aide de demi-sphères en plâtre qui représentent l'alphabet braille. Il les conçoit dans des moules dont la taille peut s'apparenter à une balle de ping-pong ou un ballon de basket.

Pour ses ateliers, en revanche, la méthode est moins impressionnante. "Ce que je préfère, c'est faire des ateliers dans lesquels il y a des voyants et des déficients visuels. Ils se mettent en duo et l'un s'occupe du visuel quand l'autre s'occupe du toucher, explique Jean-Charles. J'utilise plusieurs outils très différents, plusieurs pinceaux accrochés entre eux par exemple. Ça plaît énormément." Pour "The Blind" l'expression de son art reste moteur de son quotidien, qu'il s'agisse d'ateliers ou d'expositions. Pour son plus grand bonheur, cela fait d'ailleurs 20 ans qu'il parvient à gagner sa vie grâce aux graffitis.

source : ladepeche.fr

© The Blind