quel isolant choisir ?

Un bon isolant procure au bâtiment la performance thermique recherchée sans perdre ses qualités techniques dans le temps.

Quatre indicateurs à connaître.

Lambda, le coefficient de conductivité thermique lambda : la capacité de l'isolant à conduire la chaleur. Plus lambda est petit, plus le matériau est isolant. Les matériaux isolants courants ont un lambda compris entre 0,025 et 0,05 W/m.K.

R, la résistance thermique : la performance de l'isolant. Plus R est grand, plus l'isolant est performant. Exprimée en mètres carrés. K/W, elle est égale au rapport de l'épaisseur sur la conductivité thermique du lambda matériau.

U, le coefficient de transmission thermique : la performance thermique des parois composées de plusieurs matériaux. Plus U est faible, plus l'isolation thermique est bonne. On utilise Up pour les parois, Uw pour les fenêtres, Ug pour les vitrages et Ud pour les portes.

Sw, le facteur de transmission solaire : la proportion d'énergie transmise au travers d'une paroi vitrée. Plus Sw est grand, plus la fenêtre laisse entrer la chaleur du soleil.

Produits isolants minces réfléchissants, 2 points de vigilance :
• vérifiez bien sa résistance thermique R déterminée dans le cadre d'un avis technique ou d'un agrément technique européen,
• veillez à ce qu'il dispose du marquage CE si vous souhaitez utiliser ce produit comme écran sous toiture.

Comprendre les certifications.

Les certifications attestent de la conformité des produits à des caractéristiques préétablies. Il existe également des labels qui s'appuient sur des initiatives volontaires privées. Ils ne sont pas encadrés par des dispositions réglementaires et n'ont pas l'obligation d'être soumis à des contrôles indépendants.

Le marquage CE indique que l'isolant satisfait aux exigences de la directive européenne des produits de construction (obligatoire depuis mars 2003) qui harmonise les réglementations nationales en définissant les exigences essentielles auxquelles les produits doivent satisfaire. 

La certification ACERMI complète le marquage CE et tient compte des normes européennes ou du classement ISOLE qui donne l'aptitude à l'emploi du produit. Toutes les caractéristiques déclarées sont certifiées : a minima la résistance thermique, la conductivité thermique, le comportement à l'eau, le comportement mécanique et parfois la réaction au feu. Cette certification permet de choisir l'isolant qui convient le mieux à un bâtiment selon son application dans l'ouvrage.

La certification Keymark est la marque européenne proposée par le Comité européen de normalisation, fondée sur une initiative volontaire de la part du fabricant. Elle indique que les produits répondent à toutes les exigences de la norme européenne. 

Les certifications NF ou CSTBAT s'appliquent aux matériaux d'isolation porteurs tels que le béton cellulaire, les briques ou le monomur en terre cuite. La résistance thermique du mur, y compris le joint, est évaluée et certifiée. Elles comprennent également les caractéristiques d'aptitude à l'emploi.

Les certifications Cekal et Acotherm concernent les vitrages pour la première et les menuiseries des fenêtres, portes-fenêtres et blocs-baies pour la seconde. Les performances d'isolation thermique sont notées de Th5 à Th11 : plus Th est élevé, meilleure est la performance.

Le classement AEV indique les niveaux de performance des menuiseries extérieures par rapport à :
• la perméabilité à l'air de la fenêtre (A), classée de 1 à 4 (la meilleure note),
• l'étanchéité à l'eau (E) notée sur une échelle de 1A à 9A (très bon),
• la résistance au vent (V) notée selon la résistance à la pression sur une échelle de 1 à 4 (meilleure résistance) et la déformation de la fenêtre sur une échelle de A à C (le moins déformable).

Quel isolant pour quel usage ?

Présentation des produits d'isolation et de leurs usages les plus fréquents.

Isolation répartie (plutôt utilisée dans le neuf) :
• béton cellulaire : conditionné en panneaux ou blocs à coller, utilisé pour les murs porteurs, planchers (sur vide sanitaire, intermédiaire, combles habitables),
• monomur de briques en terre cuite : conditionné en briques à maçonner ou à joints minces, utilisé pour les murs porteurs.

Isolation intérieure ou extérieure.

Isolants issus de l'industrie pétrochimique :
• polystyrène expansé (PSE) : conditionné en panneaux, utilisé pour les planchers (terre-pleins, dallages, chapes flottantes), murs (complexes de doublage, isolation par l'extérieur, bardage), combles habitables (panneaux de toiture) et toitures-terrasses ; conditionné entrevous, utilisé pour les planchers à entrevous et poutrelles béton ou treillis,
• polystyrène extrudé (XPS) : conditionné en panneaux, utilisé pour les planchers et sols (terre-pleins), murs, combles habitables (panneaux de toiture, sarking) et toitures-terrasses,
• polyuréthane (PUR) : conditionné en panneaux ou en vrac, utilisé pour les toitures, toitures-terrasses, doublage des murs, planchers, sols, sous chapes, murs.

Isolants minéraux :
• laines minérales (laine de roche et laine de verre) : conditionnées en rouleaux, panneaux ou en vrac, utilisées pour les toitures, toitures-terrasses, combles perdus ou aménagés, cloisons, contre-cloisons, complexes de doublage, bardages, panneaux-sandwiches, planchers et dalles flottantes,
• perlite expansée : conditionnée en panneaux, utilisée pour les toitures-terrasses, murs,
• verre cellulaire : conditionné en panneaux ou blocs, utilisé pour les toitures-terrasses, murs.

Isolants biosourcés ou recyclés :
• laine et fibre de bois : conditionnée en panneaux, utilisée pour les planchers, combles, toitures, murs,
• chanvre : conditionné en rouleaux, panneaux ou en vrac, utilisé pour les murs, toitures, sols,
• béton de chanvre : coulé sur chantier, utilisé pour les murs non porteurs (ossature bois),
• ouate de cellulose : conditionnée en panneaux ou en vrac, utilisée pour les combles, planchers, toitures, murs,
• laine de mouton : conditionnée en rouleaux ou en vrac, utilisée pour les combles, toitures, planchers, murs et cloisons,
• plumes de canard : conditionnées en rouleaux, utilisées entre les éléments d'ossature horizontaux ou inclinés ; conditionnées en panneaux, utilisées entre les éléments d'ossature verticaux,
• liège expansé : conditionné en panneaux, utilisé pour les     murs, combles, toitures, cloisons, planchers,
• fibres de textile recyclé : conditionnées en rouleaux ou en panneaux, utilisées pour les murs, combles, toitures, cloisons, planchers.

Choisir des produits "sains".

Pour l'environnement : consommation d'eau et d'énergie, émissions de gaz à effet de serre, déchets, pollutions diverses, etc. La fabrication de tous les produits isolants a des impacts. À ce jour, aucune échelle de référence n'existe pour les classer selon des critères environnementaux. Par conséquent, mieux vaut opter pour les produits les plus performants : ils permettront de limiter au mieux les impacts environnementaux du bâtiment isolé.

Le point sur les isolants biosourcés. Ce sont des isolants issus de matières premières renouvelables d'origine végétale ou animale : bois, paille, liège, chanvre, lin, plume, laine, etc. Pour autant, il ne s'agit pas de produits 100 % naturels : ils ont fait l'objet de transformations et contiennent souvent une part de matériaux non biosourcés ou des additifs nécessaires à leur conservation.

Pour la santé : les isolants peuvent contenir des substances toxiques irritantes, allergisantes ou cancérigènes. On retrouve des Composés Organiques Volatils (COV) dans les mousses isolantes, des pesticides dans certains isolants biosourcés, des particules et fibres dans les laines minérales, végétales ou animales.

Pour l'heure, aucune échelle de référence n'a pu être mise en place pour classer ces produits. Il existe une étiquette qui signale le niveau d'émission de COV des produits de construction et de décoration (isolants, revêtements des murs, sols ou plafonds, vernis, colles, adhésifs, etc.).

Il n'existe pas de référentiels permettant d'affirmer qu'un produit est sain ou non. Seules existent des normes relatives aux mesures des émissions (notamment de COV) et au comportement des produits. Elles permettent d'évaluer la contribution des isolants à la qualité sanitaire des bâtiments. 

Dernier point important : si les isolants sont inadaptés, mal mis en œuvre, ou si la ventilation est mal conçue, des problèmes de pollution de l'air du logement peuvent survenir. Des moisissures peuvent alors se développer sur les parois et favoriser des maladies respiratoires chez les occupants du logement.

Étiquette émissions dans l'air intérieur : cette étiquette classe les émissions de COV de A+ (très faibles) à C (très fortes).

En savoir plus : informations sanitaires et environnementales sur les isolants qui répondent aux normes françaises, www.inies.fr.