Pour préserver l'équité sportive, les athlètes des Jeux paralympiques 2024, sont classés par catégorie.
Une évidence, à première vue.
Un véritable casse-tête dès que l'on y regarde de plus près.
Il y a de quoi y perdre son latin… ou son anglais, puisque c'est dans cette langue que leur nomenclature est écrite.
Les catégories des athlètes qui tenteront de glaner des médailles dès le lendemain de la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques, sont un véritable casse-tête pour les profanes.
Que se cache derrière les acronymes F51, PR2 ou encore H5 ? Afin de "certifier des compétitions équitables entre chacun des concurrents", un système de classification paralympique a été mis en place.
Oui, les athlètes sont purement et simplement classés selon leur degré de handicap.
Le comité olympique préfère parler de "classification réalisée par des professionnels du monde médical et technique qui ont pour mission d'évaluer l'impact du handicap sur le geste sportif et la performance de l'athlète".
Un impact propre à chaque discipline.
grand nombre, handicap léger
La classification est donc constituée d'une lettre (pour la discipline) et d'un nombre (pour le degré de handicap).
Plus le nombre est grand, plus le handicap est considéré comme léger.
Un ou une F51 est un ainsi engagé pour les épreuves de lancers en fauteuil roulant, un T13 pour celles de courses et de sauts pour les athlètes souffrant d'un handicap visuel.
À savoir que pour les sports collectifs, on additionne les points de handicap attribués aux joueurs. Ainsi au basket fauteuil, les points vont de 1 à 4,5 (1 étant le degré de handicap le plus élevé) et le total des cinq joueurs sur le terrain ne doit pas excéder 14.
Voilà pour la théorie. Dans la pratique, tout n'est peut-être pas aussi simple. Des voix de sportifs français s'étaient notamment élevées en 2021 à l'approche des Jeux paralympiques de Tokyo.
chercher l'adversité moindre
"Au sein des parasports, il y a plein d'inégalités flagrantes qui m'énervent et sont vraiment ridicules", assénait Théo Curlin, nageur amputé des quatre membres après une méningite infantile.
"Du jour au lendemain, sont apparues dans ma catégorie S5 deux personnes qui nageaient avec leurs deux mains, détaille-t-il. Il n'y a pas besoin d'être très intelligent pour comprendre que deux mains en natation, ça aide beaucoup". Théo Curlin expliquait alors que l'évaluation "se fait en deux temps. D'abord une évaluation sur table, médicale. Avec cette classification provisoire, je suis tout proche d'être en S3 (soit presque deux catégories sous celle qui était la sienne, ndlr)". C'est à l'issue d'une deuxième partie, en situation dans l'eau, qu'il atterrit finalement en S5. "Parce que je sais correctement utiliser mon handicap", jugeait-il. "Je sais qu'il y a des athlètes pendant la classification qui ne se donnent pas à fond". Le but étant d'être classé dans une catégorie à l'adversité moindre.
Et que dire l'équipe espagnole de basket championne paralympique en 2000 ? Elle avait raflé l'or dans la catégorie déficients mentaux. Alors que dans la grande majorité, ses joueurs ne souffraient d'aucun handicap…
source : paris-normandie.fr