Les Jeux paralympiques poussent à nous demander comment les personnes en situation de handicap vivent notre société. À l'occasion de la rentrée, La voix du nord s'est intéressée à la place qui leur est faite à l'école avec notamment un reportage auprès d'enfants déficients visuels.
Dans le hall de la direction du collège Lavoisier à Lambersart, des maillots de footballeurs célèbres sont encadrés au mur : Yoro, Hazard, Pavard, Bentaleb. "Ils ont tous été scolarisés dans l'établissement", explique Virginie Ducreux, la principale. Le collège Lavoisier de Lambersart est l'établissement partenaire du LOSC.
Toute autre spécificité, Lavoisier a noué un partenariat avec l'IJA de Lille, un établissement pour déficients visuels. Le collège accueille 25 élèves, répartis en trois classes. "Ce sont des élèves déficients visuels, mais qui ont aussi souvent des handicaps associés", développe Madame Ducreux. "Quand ils ont le niveau scolaire, ils sont intégrés dans les classes ordinaires", poursuit-elle.
"La déficience visuelle concerne les personnes qui, même avec leurs lunettes, n'ont pas mieux que 4/10 à leur meilleur œil." : Thomas Fichaux, directeur de l'IJA Lille.
C'est le cas de Ronnie, 13 ans. En ce premier jour de l'année, le jeune garçon a du mal à déchiffrer la petite feuille où figure son emploi du temps. "Normalement, les profs me donnent des feuilles où c'est écrit en grand. Dans la classe, je me mets devant, les autres me donnent leur place facilement." Ronnie se dit aussi à l'abri des moqueries, et il joue même au foot dans la cour.
"La déficience visuelle concerne les personnes qui, même avec leurs lunettes, n'ont pas mieux que 4/10 à leur meilleur œil", rapporte Thomas Fichaux, le directeur de l'IJA Lille. "Certains ont une vision tubulaire, c'est-à-dire qu'ils voient comme dans un canon de fusil. D'autres une vision floue, certains des taches…".
manque de moyens
Et puis sur la dizaine de sixième et de cinquième scolarisés dans les deux unités de l'IJA, se trouvent trois non-voyants. Les enseignants à leur côté ont reçu une formation adaptée et savent notamment lire le braille.
La majorité des élèves atteints de handicap visuel sont scolarisés dans leur école ou leur collège de secteur. "Ils sont plutôt bien accueillis car c'est plus facile en termes d'inclusion que d'autres handicaps. Mais on manque de moyens, regrette Thomas Fichaux. Il faudrait davantage de personnes formées au sein de l'Éducation nationale. Nous, nous avons des personnels qui épaulent, conseillent et peuvent même assurer la transcription en braille pour les enseignants concernés à travers la région. Mais ils ne sont pas assez."
source : lavoixdunord.fr