À la veille de l'entrée en application de la directive européenne, les acteurs du livre ont un rôle clé à jouer pour garantir un accès équitable à la lecture.
À l'occasion des #GAAD2025, lors d'une table ronde organisée par la Fédération des Aveugles et Amblyopes de France, en partenariat avec l'Arcom, et animée par Ségolène Mariotte-Sirdey (Arcom), Katie Durand (Fédération des Aveugles et Amblyopes de France) et Christelle Fontaine (Editions Quae), ont dressé un panorama des défis liés à l'accessibilité des livres numériques.
Une étude, commandée par le Ministère de la Culture et présentée à cette occasion, a évalué l'accessibilité effective de plusieurs sites de vente et de prêt de livres numériques. Les résultats sont sans appel :
• seuls 17 % des testeurs déficients visuels ont réussi à ouvrir un livre numérique de manière autonome,
• le temps moyen pour réaliser un parcours complet (recherche, inscription, achat, téléchargement, ouverture) s'élève à 53 minutes contre 20 minutes pour les utilisateurs valides,
• sur les sites de bibliothèques, des problèmes similaires ont été constatés : complexité des interfaces, incompatibilités avec les lecteurs d'écran, formulaires inaccessibles, manque de lisibilité des termes techniques.
en savoir plus sur l'étude menée
Le témoignage de Soufiane, récemment diplômé, a rappelé la réalité quotidienne : l'inaccessibilité des schémas, l'absence de descriptions, et la surcharge cognitive imposée par des manipulations multiples et peu efficaces.
En parallèle, des solutions concrètes ont été partagées, notamment par les Editions Quae, qui publient des livres numériques nativement accessibles, même pour des ouvrages scientifiques complexes. Ce retour d'expérience montre qu'une accessibilité "pensée en amont" est non seulement possible, mais efficace.
L'accessibilité doit devenir une exigence de base, portée collectivement par l'ensemble de la chaîne du livre ; auteurs, éditeurs, distributeurs, plateformes, bibliothèques et institutions. Chaque acteur de la chaîne du livre a désormais une responsabilité juridique et éthique : faire de l'accessibilité la norme, non l'exception.
retrouvez la rediffusion de cette table ronde