La Commission Nationale "Culture-Handicap" (CNCH), a réuni en juillet dernier, neuf associations représentatives des personnes en situation de handicap, sur proposition du Conseil national représentatif des personnes handicapées (CNCPH), avec les grandes associations d'élus (Régions de France, Assemblée des départements de France, Association des maires de France, Fédération Nationale des Collectivités territoriales pour la Culture) et des représentants de l'État.
Selon un arrêté du 21 juillet dernier, les associations représentatives des personnes en situation de handicap sont les suivantes : APF-France handicap ; Association des personnes adultes et jeunes handicapées (APAJH) ; Association des personnes de petite taille (APPT) ; Autisme France ; Confédération française pour la promotion sociale des aveugles et amblyopes (CFPSAA) ; Groupement pour l'insertion des handicapés physiques, (GIHP) ; Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (UNAFAM) ; Union des associations nationales pour l'inclusion des malentendants et des sourds (UNANIMES) et l'Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis (UNAPEI).
Les différents intervenants ont pu dresser un état des lieux de l'accessibilité dans leurs domaines. L'inspection générale des affaires culturelles a ainsi présenté des éléments tirés d'un récent rapport, bientôt publié, consacré à "l'accessibilité des lieux culturels relevant et labellisés par l'État".
"Si le taux général d'accessibilité est correct (entre 66 % et 90 %), les lieux relevant du Centre des monuments nationaux posent des problèmes spécifiques dus à leur caractère patrimonial", rapporte le ministère de la Culture. Tout en poursuivant l'objectif d'une mise en accessibilité, la rue de Valois a adopté le principe d'une liste de monuments pour lesquels "des solutions de substitution seraient mises à l'étude avec les associations".
Rappelons que, depuis le 28 juin dernier, en vertu d'une directive européenne, les éditeurs français sont obligés de rendre "nativement accessibles" leurs livres numériques commercialisés dans une librairie en ligne : le sujet, bien que récent, a été abordé lors de la réunion, confirme le ministère. Laurence Tison-Vuillaume, présidente de la SAS Pass Culture, a pour sa part indiqué que l'objectif d'accessibilité à 100 % de l'outil était envisageable "à la fin 2025".
encore du chemin
De leur côté, les associations représentatives des personnes en situation de handicap, tout en prenant acte des avancées, ont souligné "l'ampleur de ce qui reste à faire, notamment pour l'accessibilité des films aux malvoyants et malentendants, pour la formation des acteurs de la Culture et pour l'accès aux métiers de la Culture au sens large".
Par ailleurs, elles signalent la permanence d'un combat, celui pour défendre la dignité des personnes en situation de handicap, "notamment dans le langage courant".
"Permettre à chacun d'accéder à la culture, c'est aussi reconnaître la pleine citoyenneté des personnes en situation de handicap. Il ne s'agit pas uniquement d'accessibilité technique, mais d'un combat pour la dignité, la reconnaissance des talents et le respect des droits de chacun. Le handicap ne doit jamais être un frein à l'expression artistique, ni à la visibilité dans l'espace culturel", a commenté Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée chargée de l'Autonomie et du Handicap.
Rachida Dati, remerciant les membres de la commission "pour leur engagement, leurs propositions et leur mobilisation", a notamment annoncé l'ouverture d'une mission sur l'accessibilité des métiers de la culture, du cinéma et de l'audiovisuel, confiée à Laetitia Bernard, journaliste et cavalière française, non voyante depuis sa naissance et autrice du livre Ma vie est un sport d'équipe (Stock-France Inter, 2021). La commission nationale "culture-handicap" réclamait la mise en place de cette mission depuis plusieurs années, et en suivra les conclusions avec intérêt.
source : actualitte.com