ADEME.
Agence de la transition écologique.
Comment réussir son compost ?
Clés pour agir.
Édition novembre 2024.
Adaptation, conversion et gravure audio : Handicapzéro.
Un plus beau jardin, grâce aux biodéchets.
Cinq bonnes raisons de composter.
1. Plusieurs solutions au choix.
2. Quels déchets composter ?
3. La recette d'un compost réussi.
4. Prêt pour la récolte ?
5. Où et quand utiliser le compost ?
L'ADEME à vos côtés.
À la maison comme au jardin, nous produisons de grandes quantités de déchets organiques : épluchures, restes de repas, tontes de gazon, feuilles mortes, tailles de haie, etc.
La bonne nouvelle, c'est que nous pouvons les recycler et les valoriser utilement, grâce au compostage.
À la campagne comme en ville, on peut fabriquer du compost. Le geste est doublement bénéfique : on produit un engrais gratuit pour fertiliser la terre et faire du bien aux plantes, tout en allégeant nos poubelles.
Chez soi ou dans un espace collectif, une fois équipé à peu de frais, il suffit de respecter quelques règles pour devenir un as du compostage. Suivez le guide pour réussir facilement votre compost et jardiner plus naturel !
Environ 1/3 des ordures ménagères sont composées de déchets organiques.
En savoir plus :
• Comment jardiner au naturel ? Également disponible aux formats adaptés.
• Comment bien pailler au jardin ? Également disponible aux formats adaptés.
Fabriquer un engrais 100 % naturel : en + d'être gratuit, le compost utilisé comme amendement maintient le sol et les plantes en bonne santé.
Éviter des émissions de gaz à effet de serre : en valorisant nos déchets de cuisine dans un composteur, on évite qu'ils soient traités avec les ordures ménagères. Cela représente moins de déchets et moins d'émissions de CO2 que lorsqu'ils sont déposés en décharge.
Faire du bien aux plantes et au jardin : le compost enrichit le sol et lui permet de mieux retenir l'eau, tout en facilitant la diffusion des nutriments. Il augmente aussi la fertilité de la terre, en favorisant la vie du sol et le développement des racines. Et cela se traduit par de meilleures récoltes au potager par exemple !
Réduire le volume de la poubelle : en compostant, on réduit nos ordures ménagères, mais aussi une partie des déchets verts, lorsqu'on a un jardin !
Apprendre de la nature : le compostage reproduit le cycle de la nature, en favorisant la transformation des déchets organiques par des micro-organismes. C'est une activité vertueuse, ludique et conviviale pour les enfants et les adultes.
Le compostage se pratique traditionnellement au jardin, mais pas seulement. Quel que soit votre lieu d'habitation, il y a une solution !
Le compostage en bac.
Le compostage en bac est la solution la plus courante dans un jardin. En + d'accélérer son processus, il s'adapte aux jardins de toutes tailles.
Emplacement : un endroit mi-ombragé, en contact direct avec la terre.
Avantages :
• faible encombrement,
• bonne protection face aux aléas climatiques,
• inaccessible aux animaux en plaçant un grillage au sol pour bloquer l'accès aux rongeurs,
• durée de compostage courte (à partir de 4 à cinq mois pour obtenir un compost mûr).
Points de vigilance :
• surveillance fréquente de l'humidité (risques d'assèchement et de pourrissement),
• brassage à faire régulièrement,
• pour des besoins supérieurs à 1 000 litres, la nécessité de doubler le bac : un pour l'apport de déchets frais, l'autre pour la maturation du compost.
Quelques outils utiles :
• 1 ressort ou aérateur pour bien mélanger, décompacter et oxygéner le compost,
• 1 bio-seau ou récipient avec couvercle pour transporter vos déchets de la cuisine au composteur,
• 1 sécateur pour couper les branches en petits morceaux.
Le compostage en tas.
Si vous avez la place, le compostage en tas est une solution très simple.
Quand le tas atteint 1 m à 1,5 m de haut, il suffit de le retourner et de le laisser reposer. Avant d'en démarrer un autre à côté !
Emplacement : un endroit mi-ombragé, en contact direct avec la terre.
Avantages :
• volume libre,
• humidification et évaporation naturelles,
• aération importante,
• brassage aisé,
• surveillance et accès faciles,
• gratuit.
Points de vigilance :
• accessible aux animaux,
• absence de protection face aux aléas climatiques,
• potentielle nuisance visuelle,
• processus de compostage pouvant être plus long qu'en bac (de 6 mois à 1 an).
Un composteur "maison" ? Plusieurs solutions :
• un bac cubique en bois, à base de planches, de rondins ou de palettes,
• un treillis métallique cylindrique, éventuellement entouré d'une toile, d'une natte de roseaux ou d'un textile en matière naturelle (fibre de coco, etc.),
• un box en parpaing.
Le compostage partagé.
Ce procédé, partagé avec ses voisins de quartier ou en pied d'immeuble, est identique à celui du compostage individuel en bac.
Cependant il nécessite 3 bacs : un pour le compostage, un pour la maturation et un pour la matière sèche (broyat de branches, copeaux de bois, etc) dont le stock est à renouveler pour en avoir à disposition tout au long de l'année.
Avantages :
• compost de qualité pour les particuliers, mais aussi les espaces verts partagés (square, jardin, etc.),
• liens renforcés entre voisins.
• potentielle démobilisation de certains habitants,
• risque d'erreurs multiplié.
Emplacement :
• un endroit mi-ombragé et facilement accessible.
À chaque site son référent : il est important de nommer un référent formé au compostage. C'est lui qui conseille les voisins, veille à la bonne marche du processus et organise la récolte.
4 étapes pour lancer un projet de compostage partagé :
1. regrouper 10 à 15 familles motivées et désigner 1 personne référente (formée au compostage),
2. repérer un endroit et demander une autorisation (auprès du bailleur, de la mairie, du syndic, etc),
3. afficher les consignes sur les bacs,
4. animer le lieu pour maintenir une participation constante : communication régulière, récolte collective et partage du compost, cours de jardinage, ateliers lors de la fête des voisins, etc.
Zoom sur 2 autres méthodes de compostage : les bokashi et les composteurs rotatifs, utilisés dans les conditions préconisées par les fabricants, ne fournissent pas un compost mature qui peut être utilisé directement au pied des plantes.
Il faut ainsi prévoir un temps de maturation complémentaire en tas ou remettre les matières obtenues dans un composteur.
Le lombricompostage.
Ce composteur "poids plume" fonctionne à l'aide de petits vers rouges qu'il faut commander. Une fois bien installés, ils décomposent les déchets répartis dans plusieurs plateaux de travail empilés.
Emplacement : à l'intérieur du logement (cuisine, cave, local poubelle) ou à l'extérieur (terrasse ou balcon), à l'abri du soleil, de la pluie et du gel.
Avantages :
• processus rapide (récolte à partir de 3 mois),
• production de "lombrithé" (voir chapitre 4, Prêt pour la récolte ?),
• pas besoin de retourner les déchets,
• récolte plus simple.
Points de vigilance :
• grande sensibilité aux conditions climatiques (trop froid en hiver, dessèchement en été),
• volume limité,
• impossibilité d'y déposer certains déchets organiques, et gestion délicate des apports humides-secs.
Il faut environ 500 vers, pour décomposer 100 grammes de déchets par jour.
Vous adoptez un lombricomposteur ? Retrouvez les infos spécifiques aux chapitres suivants.
Où s'équiper et à quel prix ?
Aujourd'hui, il est très facile de trouver des bacs ou des lombricomposteurs dans des jardineries ou sur Internet.
Privilégiez si possible les modèles porteurs du logo NF Environnement, garantie de qualité et d'un matériel plus respectueux de l'environnement.
Comptez environ :
• 75 € pour un compostage en bac,
• 80 à 100 € pour un lombricompostage,
• 300 € pour un compostage partagé.
Avant d'acheter, renseignez-vous auprès de vos collectivités locales, car certaines offrent les équipements ou participent à leur financement.
Une grande partie de vos déchets organiques peuvent être compostés, à quelques exceptions près.
Sans hésiter.
Déchets de cuisine : épluchures et fanes, marc de café, filtres en papier, pain, laitages, croûtes de fromage, fruits et légumes abîmés, etc.
Déchets de jardin : tontes de gazon, feuilles mortes, tailles de haie, branches, paille, écorces, fleurs fanées, etc.
Certains déchets de maison : mouchoirs en papier, essuie-tout, cendres de bois, sciures, copeaux, papier journal, carton brun (boîtes d'œufs, rouleaux de papier toilette, etc.), plantes d'intérieur, etc.
Un déchet organique, qu'est-ce que c'est ? C'est un résidu d'origine végétale ou animale, qui peut être dégradé (autrement dit mangé) par les micro-organismes. Dans le cycle naturel, il est ainsi transformé en humus.
Avec modération.
Déchets très ligneux ou durs (tailles, branches, os, noyaux, trognons de choux, etc) à moins d'être broyés ou coupés en petits morceaux, car ils se dégradent plus difficilement.
Plantes montées en graines, car les graines résistent, et peuvent germer après utilisation du compost.
Coquillages et coquilles d'œufs, qui ne se décomposent pas. En revanche, ils facilitent l'aération et apportent des éléments minéraux au compost.
Viande en petits morceaux, à placer au centre du tas, hors d'atteinte des animaux.
Végétaux malades, pour éviter toute propagation des maladies.
Lombricomposteur : un régime spécial pour les vers ! Pour respecter le régime alimentaire des vers (et ne pas les tuer !), on composte uniquement :
fruits et légumes abîmés (sauf poireaux, ails et oignons), épluchures, thé avec ou sans sachet, café avec ou sans filtre, ainsi que journaux, papier kraft et carton brun.
À ne surtout pas composter.
Produits synthétiques non biodégradables (verre, métaux, plastiques, tissus, contenu des sacs d'aspirateur, etc.).
Couches-culottes et sacs plastiques car ils ne sont pas entièrement biodégradables.
Produits chimiques (huile de vidange, bois vernis ou peints, etc), qui doivent être déposés en déchèterie pour être recyclés.
L'objectif : fournir les meilleures conditions de travail aux micro-organismes qui décomposent les déchets.
Des conseils pour démarrer.
Débutez de préférence au printemps ou à l'automne. Pour le compostage en bac et en tas, vous pouvez commencer par bien ameublir la terre au niveau de l'emplacement choisi.
Ensuite, placez à même le sol des branches et des brindilles broyées : sur cinq cm de haut pour la solution en bac, contre 10 cm de haut pour le compostage en tas.
Pour bien démarrer son lombricomposteur : mettre dans le fond du bac une litière humide (papier journal, carton, paille, etc), y déposer les vers puis attendre 2 ou 3 semaines avant d'ajouter des déchets frais.
Quand un plateau est rempli de déchets : installer un plateau supplémentaire, en plaçant le 2ème plateau au-dessus du 1er. Renouveler l'opération avec les autres plateaux lorsque cela est nécessaire.
Le compost est vivant ! En présence d'oxygène et d'eau, les déchets organiques sont transformés en compost par des micro-organismes (bactéries, champignons, etc) et des organismes de plus grande taille (vers, acariens, petits insectes, etc.).
1 gramme de sol est égal à 1 milliard de micro-organismes.
En savoir plus :
• Infographie "Pourquoi se soucier de nos sols ?", librairie.ademe.fr/developpement-durable/656-pourquoi-se-soucier-de-nos-sols-.html,
• Mieux préserver les sols en 10 questions, librairie.ademe.fr/changement-climatique/6856-mieux-preserver-les-sols-en-10-questions.html
4 règles d'or.
50 % déchets humides + 50 % déchets secs.
1. Apporter un bon mix de déchets en mélangeant des déchets humides (essentiellement des déchets de cuisine) et des déchets secs (plutôt des déchets de jardin et autres déchets de la maison).
2. Fragmenter les déchets pour aérer, faciliter l'action des micro-organismes et accélérer le compostage. On coupe les déchets de cuisine et on taille ou broie les végétaux encombrants.
3. Aérer le compost grâce à un brassage régulier au moins une fois par mois, à l'aide d'un aérateur ou d'un ressort.
4. Surveiller l'humidité. Quand il y en a trop, cela empêche l'aération, freine le compostage et dégage de mauvaises odeurs. Pas assez ? Les déchets deviennent secs, les micro-organismes meurent et le processus s'arrête.
Foire aux questions.
Comment vérifier l'humidité du compost ? En pressant une poignée de compost dans votre main : si quelques gouttes perlent, tout va bien. Si cela coule beaucoup, il est trop humide. À l'inverse, si rien ne s'échappe, il est trop sec.
Que faire si mon compost est trop sec ? Arrosez-le, ou laissez le couvercle ouvert si vous avez un composteur en bac.
Ou s'il est trop humide ? Ajoutez des déchets secs ou étalez le quelques heures au soleil.
Comment se débarrasser des mouchettes et des fourmis ? Pour les mouchettes, enfouissez les matières fraîches et déposez au-dessus des déchets secs. Quant aux fourmis, brassez, vérifiez l'humidité et arrosez si besoin.
Comment éviter les rongeurs ? Il vaut mieux opter pour un compostage en bac et placer un grillage à mailles fines en métal en le faisant remonter de 10 cm sur les bords intérieurs du composteur. Ainsi, les rongeurs ne pourront pas entrer dans le composteur.
Selon les besoins au jardin, le compost peut être récolté à différents moments. Quelques repères.
3 stades, 3 utilisations.
Le processus de compostage total peut prendre entre 2 mois et 2 ans selon la méthode adoptée et le volume traité. Mais il est possible de l'utiliser à différents degrés de maturité :
• demi-mûr, en paillage afin de protéger et nourrir le sol,
• mûr, parfait pour nourrir le sol. Cela prend au moins 6 à 12 mois pour un compostage en tas contre 4 à 6 mois minimum pour un compostage en bac,
• en support de culture, au bout d'au moins 18 mois, pour favoriser la croissance des plantes.
Astuce : plantez quelques graines de cresson dans le compost ; si elles germent, c'est qu'il est prêt !
Comment savoir si le compost est mûr ?
Un compost mûr se caractérise par sa couleur sombre, sa bonne odeur de forêt ainsi que sa texture fine et friable. On ne peut plus y distinguer les déchets d’origine (sauf ceux qui ne se décomposent pas, ou lentement).
Où le récolter ?
• Compostage en tas : au centre du tas en repos.
• Compostage en bac : tout en bas du bac en ouvrant le panneau ou la trappe.
1 personne est égal à 70 kg de déchets compostables par an, soit 8 kg de compost.
2 produits grâce au lombricomposteur : le compost est prêt en 3 mois, et peut être récupéré dans le plateau le plus bas. Via le robinet, il est aussi possible de recueillir toute l'année du "lombrithé", un jus super fertilisant !
En savoir plus : Comment bien pailler au jardin ? Également disponible aux formats adaptés.
Le compost mature est un amendement idéal pour le jardinage : à chaque plantation, son "mode d'emploi" selon les périodes de l'année !
Au potager.
• Plantes à forts besoins : 3 à cinq kg par m carré par an de compost (artichauts, céleris, poireaux, courges, aubergines, patates, tomates),
• plantes aux besoins moyens : 1 à 3 kg par m carré par an (asperges, betteraves, carottes, épinards, laitues, haricots, persil, petits pois).
Comment et à quelle période ?
• automne-fin d'hiver : en surface avec un léger griffage pour incorporer le compost à la terre,
• printemps : dans les rangées avant de pailler, voire même en paillage (voir dans ce chapitre),
• toute l'année : dans les trous de plantation.
Surtout ne pas utiliser le compost tel quel ! Il ne faut ni semer ni planter directement dans le compost : très riche en nutriments, il pourrait "brûler" les végétaux. Préparez un terreau en le mélangeant avec de la terre.
Pour les haies arbustives.
• Lors de la plantation : incorporer 8 à 10 kg par m carré de compost sur 15 cm de profondeur,
• tous les 2 ans : répartir 2 à 3 kg par m carré entre la végétation en binant légèrement.
Pour les arbres fruitiers.
• Lors de la plantation : mélanger une part de compost pour 4 parts de terreau directement dans le trou,
• chaque année : répartir 3 à cinq kg par m carré de compost pour les arbres et 2 à 3 kg par m carré pour les arbustes sous l'envergure des feuilles.
Si besoin, sortez le tamis ! Un tamisage peut être utile pour éliminer les éléments grossiers et se servir plus facilement du compost.
Pour les plantes en jardinière ou en pot.
• Lors de la plantation : 1/3 de compost + 1/3 de terre + 1/3 de sable,
• chaque année : ajouter 20 % de compost au maximum à la terre.
Le super-pouvoir du lombrithé : diluez le lombrithé à 1/10ème dans l'eau d'arrosage de vos plantes : floraison garantie !
Pour les massifs floraux.
• Lors de la plantation : incorporer 5 à 8 kg par m carré de compost après avoir bêché, ou directement dans les trous de plantation une fois mélangé à de la terre,
• à l'automne : répartir une couche de compost d'environ 2 cm au pied des plants,
• au printemps (mars-avril pour les vivaces, juin pour les annuelles) : épandre 3 à 5 kg par m carré de compost avec un léger griffage en surface.
Pour la pelouse.
• Lors de la plantation : répandre 8 à 10 kg par m carré de compost avant de semer,
• chaque printemps : disperser 1 à 2 kg par m carré de compost finement tamisé.
En savoir plus :
• Comment jardiner au naturel ? Également disponible aux formats adaptés.
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Ce document est édité par l'ADEME.
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Rédaction : ADEME, agence Giboulées.