parcours

Le parcours de la 75ème édition du Critérium du Dauphiné, qui se tiendra du 4 au 11 juin prochains, a été dévoilé le 16 février dernier à Lyon par Bernard Thévenet, double vainqueur de l'épreuve (1975-76) et Gilles Maignan, responsable sportif de la course, en présence du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez.

8 étapes sont au programme pour un total de 1 207,2 km, au départ du département du Puy-de-Dôme et précisément de Chambon-sur-Lac.

La confrontation entre les prétendants au titre devrait gagner en intensité à partir du contre-la-montre tracé dans le département de la Loire, pour atteindre son maximum lors du week-end final. L'arrivée d'étape la plus haut perchée de l'histoire sera jugée le samedi au col de la Croix-de-Fer, tandis que celle du dimanche marquera les retrouvailles de la course avec la montée de la Bastille, sur les hauteurs de Grenoble, qui n'a plus été empruntée depuis l'édition 2000.

La semaine du Critérium du Dauphiné étant considérée comme déterminante en vue du Tour de France par les coureurs qui s'y présentent, il leur sera conseillé de faire preuve d'équilibre en toutes circonstances et d'user de stratégie pour appréhender le parcours de l'édition 2023. C'est de cette façon qu'avait d'ailleurs procédé Jonas Vingegaard l'année dernière, lançant sa campagne estivale en prenant la deuxième place de l'épreuve alpestre, derrière son coéquipier Primoz Roglic. L'exemple danois pourrait être suivi par tous les prétendants à la victoire sur le Dauphiné et sur le Tour de France, en commençant par la séquence auvergnate de la course. Dans le département du Puy-de-Dôme à Chambon-sur-Lac pour ouvrir les débats, ou le lendemain en direction de La Chaise-Dieu en Haute-Loire, le profil accidenté des étapes tout comme la dynamique des circuits inciteront les coureurs à la vigilance autant qu'à l'initiative. Les sprinteurs auront très certainement la parole en mettant le cap sur Le Coteau au troisième jour de course, puis une autre phase se jouera à partir du traditionnel chrono du mercredi, tracé sur 31,1 km entre Cours et Belmont-de-la-Loire.

Les rouleurs les plus puissants auront certainement pris l'avantage dans la hiérarchie provisoire qui sera dessinée au moment d'attaquer une montée progressive en pression et en altitude. La visite du Jura jusqu'à Salins-les-Bains se prête aussi bien à un coup d'éclat au sein d'un groupe d'échappés qu'à une empoignade entre les favoris. Elle sera encore plus sérieuse sur la route de la station savoyarde de Crest-Voland, qu'ils atteindront après avoir notamment enjambé le col des Aravis et bataillé sur une montée finale de 2,5 km à 6,2 % de pente moyenne.

Rien ne sera joué pour autant avant le week-end, dont chacune des journées peut donner lieu à de grands chambardements. Le Dauphiné est coutumier des retournements de situation, et le programme du samedi peut justement faire voler en éclats le classement général, avec plus de 4 000 m de dénivelé positif cumulé sur un trajet de 147,7 km. Jamais une ligne d'arrivée du Critérium du Dauphiné n'a été tracée aussi haut qu'au col de la Croix-de-Fer, à 2 067 m d'altitude, soit trois de plus qu'à La Plagne il y a 2 ans ! Le terrain est idéal pour qu'un grimpeur frappe un grand coup, mais le lendemain, la route de Grenoble contient tous les ingrédients pour une revanche. Dans les cinquante derniers kilomètres, les ascensions au col du Granier, puis au col de Cucheron et au col de Porte, offrent des pourcentages propices aux attaques. Il restera alors à plonger sur Grenoble pour affronter la courte mais redoutable montée au Fort de la Bastille. En 1977, le tout jeune Bernard Hinault y avait franchi la ligne d'arrivée en vainqueur, avec le visage et son premier grand maillot de leader ensanglantés. Il s'écrit aussi des morceaux d'histoire sur cette Bastille-là !

Les arrivées du Critérium du Dauphiné à La Bastille.

1977 : Romans-sur-Isère, Bastille (214 km), victoire de Bernard Hinault.
1979 : Bastille, Bastille (contre-la-montre individuel, 4 km), victoire de Bernard Hinault.
1981 : Bastille, Bastille (prologue, 3 km), victoire de Johan Van der Velde.
1982 : Bourgoin, Bastille (187,5 km), victoire de Robert Alban.
1988 : Grenoble, Bastille (contre-la-montre individuel, 26,7 km), victoire de Lucho Herrera.
1989 : Crest, Bastille (230 km), victoire de Thierry Claveyrolat.
1993 : Bonneville, Bastille (192 km), victoire de Laurent Dufaux.
1996 : Briançon, Bastille (174 km), victoire de Luc Leblanc.
2000 : Bastille, Bastille (prologue, 3,6 km), victoire d'Alberto Lopez de Munain.