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Impôts 2024 - 3 solutions pour optimiser votre déclaration de revenus

Certaines options exercées au moment de remplir votre déclaration vous permettront d’alléger vos impôts en 2024. À condition de les utiliser à bon escient car un mauvais choix peut aussi produire l’effet inverse. Avez-vous intérêt à déduire vos frais réels de vos salaires ? À profiter du super déficit foncier accordé aux bailleurs ? À renoncer à l’impôt de 12,8 % sur vos dividendes d’actions ou sur vos plus-values de cessions de bitcoins ? Tout dépend du montant de vos revenus et de vos charges ainsi que de votre taux d’imposition. Le point sur 3 options à sélectionner ‒ ou non ‒ pour optimiser votre déclaration de revenus.

Les frais réels pour les salariés

Vos frais de trajet domicile-lieu de travail, de restaurant le midi et de matériel professionnel ont peut-être dépassé 10 % de vos salaires en 2023. Mieux vaut alors les déduire pour leur montant réel si vous avez conservé un minimum de justificatifs. Il suffit de les inscrire dans votre déclaration sous la ligne des salaires et de joindre la liste des frais dont vous demandez la déduction. Vous réduirez ainsi davantage votre rémunération nette imposable, ce qui vous procurera une baisse d’impôt proportionnelle au taux marginal d’imposition de votre foyer fiscal.

Mais attention, cette option vous oblige à réintégrer dans vos revenus imposables les allocations ou les indemnités que votre employeur vous a versées dans l’année pour couvrir vos dépenses professionnelles. En pratique, vous ne devez donc déduire vos frais d’emploi réels que si leur montant diminué de vos allocations ou indemnités reste supérieur à 10 % de vos salaires imposables.

Le choix est plus compliqué qu’il n’y paraît à première vue. Si vous déclarez vos revenus en ligne, pas d’inquiétude, le fisc rétablira d’office le forfait de 10 % s’il s’aperçoit que la déduction de vos frais réels ne vous avantage pas. Par contre, si vous utilisez encore la déclaration au format papier, vous devez vous débrouiller seul. En cas de besoin, vous pouvez néanmoins joindre les impôts par téléphone au 0809 401 401 (appel non surtaxé), via votre messagerie sécurisée ou l’application Impots.gouv, ou vous rendre au service des impôts ou au point France Services le plus proche de chez vous.

Le super déficit pour les bailleurs

Les loyers de vos locations vides vont aussi être diminués d’un abattement forfaitaire de 30 % si vous relevez du régime microfoncier (jusqu’à 15 000 € de loyers bruts). Là encore, mieux vaut opter pour la déduction de vos charges foncières réelles si leur montant a dépassé le forfait de 30 %. Il suffit de remplir une déclaration de revenus fonciers n° 2044 et de la joindre à votre déclaration d’ensemble des revenus. Vous pouvez tenir compte de toutes les charges générées par vos locations qui ne sont pas récupérables auprès des locataires (frais de gestion, d’assurance, de travaux, d’emprunt, de copropriété, etc.).

Si vous avez investi à crédit ou rénové un bien loué, l’option s’impose car vos intérêts d’emprunt, dépenses de travaux et autres charges déductibles dépassent forcément 30 % de vos loyers. Le cas échéant, vous constaterez même un déficit foncier si vos locations vous coûtent plus cher que ce qu’elles vous rapportent. Vous pourrez alors l’imputer sur vos revenus imposables (hors intérêts d’emprunt) à hauteur de 10 700 €, voire de 21 400 € si vous avez rénové un bien dégradé en vue de le sortir du statut de passoire thermique, et sur vos loyers des dix prochaines années pour le reliquat. Vous allégerez ainsi durablement l’imposition de vos locations.

Deux règles contraignantes peuvent cependant limiter, voire annuler, l’intérêt de l’option pour le régime réel des revenus fonciers. D’une part, vous ne devez l’envisager que si vous anticipez que vos charges dépasseront aussi 30 % de vos loyers en 2024 et en 2025, car elle s’appliquera au minimum pendant 3 ans et vous ne pourrez revenir au microfoncier qu’en 2026 au plus tôt. D’autre part, si vous constatez un déficit, vous devrez également continuer de louer le bien déficitaire pendant au moins 3 ans, sous peine de perdre les économies d’impôts obtenues grâce à son imputation sur vos autres revenus.

 Bon à savoir  Le super déficit foncier de 21 400 € procure des économies d’impôt et de prélèvements sociaux plus faibles que le déficit ordinaire de 10 700 €, quel que soit le taux marginal d’imposition du bailleur. Si vous remplissez les conditions pour en bénéficier, il vaut mieux déclarer vos travaux de rénovation comme de simples travaux d’amélioration pour maximiser l’effet défiscalisant de vos déficits.

Le barème progressif pour les épargnants

Vos intérêts, dividendes et plus-values mobilières de 2023 sont imposables au taux forfaitaire de 12,8 %, vos plus-values de cession de cryptomonnaies (Bitcoins par exemple) également. Vous pouvez renoncer à cette imposition forfaitaire et opter pour l’application du barème progressif sur ces revenus et gains si cela est plus avantageux, en cochant la case 2OP (pour vos revenus financiers et plus-values mobilières) ou la case 3CN (pour vos gains sur cryptos) de votre déclaration.

Pour la case 3CN, le choix est simple : vous devez la cocher si vous n’êtes pas imposable ou si vous l’êtes dans la tranche marginale à 11 % car cela vous permettra de réduire votre taux d’imposition. Pour la case 2OP, le choix est plus compliqué car l’option vaudra pour tous les intérêts, dividendes et plus-values perçus par votre foyer en 2023. Elle n’est donc intéressante que si elle permet de payer globalement moins de 12,8 % d’impôt sur l’ensemble de ces revenus et gains. L’option permet de déduire vos frais financiers et d’appliquer un abattement sur certains dividendes et certaines plus-values sur actions, alors que les 12,8 % s’appliquent sur vos revenus bruts et sur vos plus-values avant abattement. Elle peut donc être avantageuse même avec un taux d’imposition élevé (30 % ou 41 %).

Si vous remplissez votre déclaration en ligne, le fisc vous invitera à cocher la case 2OP à la fin de votre télédéclaration si vous ne l’avez pas fait alors que vous y avez intérêt. Vous pourrez aussi faire ce choix a posteriori en adressant une réclamation aux services fiscaux, que vous déclariez vos revenus en ligne ou sur papier. Par contre, si vous cochez la case 2OP alors que vous n’y avez pas intérêt, le fisc ne vous proposera pas de la décocher et vous ne pourrez pas dénoncer votre option par la suite car elle sera irrévocable. Conclusion : vous avez intérêt à ne pas cocher la case 2OP de votre déclaration en ligne et à laisser le fisc vous guider pour faire le meilleur choix pour votre épargne fiscalisée !