quel appareil choisir ?

En chauffage principal, d'appoint ou central, différents systèmes peuvent s'adapter en fonction de vos possibilités et contraintes.

1. L'insert ou le foyer fermé.

Alternatives incontournables aux cheminées traditionnelles à foyer ouvert, ces systèmes sont beaucoup plus performants et moins polluants. La plupart utilisent des bûches, même si certains modèles d'insert sont conçus pour brûler des granulés.

L'insert s'encastre dans une cheminée existante ou dans une cheminée neuve.

Le foyer fermé est plus adapté à une cheminée neuve car il demande une installation complète. Dans une cheminée existante, il nécessite d'insérer un tuyau d'évacuation des fumées dans le conduit existant.

Pourquoi en finir avec les cheminées ouvertes ? Leur rendement est en moyenne de 15 % : quand on y met une bûche, 85 % de l'énergie qu'elle fournit est perdue. La combustion est très incomplète, ce qui génère de grandes quantités de polluants gazeux et particulaires. Il est d'ailleurs interdit de faire brûler du bois en foyer ouvert dans certaines communes, afin de lutter contre la pollution de l'air aux particules fines.

2. Les poêles à bois.

Plusieurs systèmes sont disponibles, plus ou moins performants ou contraignants.

Le poêle à bûches.

En acier ou en fonte, il offre un rendement assez élevé. Les bûches sont largement disponibles et bon marché, à condition de disposer d'un espace de stockage suffisant et de prévoir la manutention nécessaire.

Point de vigilance : son autonomie est de quelques heures et son inertie thermique relativement limitée.

Les appareils récents, bien plus efficaces. Les inserts et foyers fermés récents sont en moyenne 25 % plus performants que ceux installés avant 1996. Pour les poêles à bûches, on obtient un rendement en moyenne 30 % supérieur aux vieux modèles.

Comment chauffer d'autres pièces du logement ?
• installer un système de gaines raccordé à un insert, un foyer fermé ou un poêle pour distribuer l'air chaud dans les pièces éloignées,
• raccorder un poêle à granulés au circuit hydraulique de chauffage central (on parle alors de poêle hydraulique ou "bouilleur").

Le poêle à granulés.

Son rendement est meilleur que celui d'un poêle à bûches et il émet légèrement moins de particules fines. Autre atout de taille : son confort d'utilisation. Le démarrage est automatique, tout comme l'alimentation en granulés, à partir d'un petit silo intégré à l'appareil.

Points de vigilance :
• le ventilateur dont il est équipé doit être silencieux pour éviter toute gêne sonore,
• les granulés sont plus chers que les bûches,
• pour l'installation d'un poêle à alimentation automatique, un raccordement électrique doit être prévu à proximité.

Le poêle à accumulation.

Aussi appelé "poêle de masse" ou "poêle à restitution lente de chaleur", ce type de poêle, en fonte et matériaux réfractaires, est le plus performant à l'usage. Il bénéficie d'un rendement élevé, d'une bonne autonomie et d'une inertie thermique importante. Sa température de surface est basse (80°C contre 200°C pour un poêle classique), ce qui permet une utilisation de l'espace à proximité. Ainsi, sous son apparence massive, il ne nécessite pas forcément plus de place qu'un autre poêle.

Points de vigilance :
• il est plus coûteux que les autres poêles,
• son poids, de 500 kg à plusieurs tonnes, impose une attention particulière à la solidité du plancher.

3. Les chaudières, pour le chauffage et l'eau chaude.

Des performances accrues.

En réalisant une combustion du bois de plus en plus complète, les chaudières modernes sont à la fois plus efficaces, plus économes en combustible et moins polluantes.

Elles fonctionnent sur le principe de la combustion inversée : les flammes se développent vers le bas, au travers de la grille qui supporte le combustible. L'air primaire, arrivant par le dessus, assure la combustion du bois en alimentant la base des flammes. L'air secondaire, arrivant sous les flammes, assure la combustion des gaz dégagés par le combustible.

Ce procédé est perfectionné par le principe de combustion forcée : une turbine force le tirage de l'appareil, c'est-à-dire la circulation de l'air dans le foyer. Dans ces chaudières "turbo", la combustion est encore plus complète que dans les chaudières à tirage naturel. Les émissions de polluants sont réduites et le rendement plus élevé.

Les chaudières bois (granulés) à condensation sont encore plus efficaces. Équipées d'un condenseur qui récupère la chaleur des fumées, leur rendement dépasse 100 %.

La chaudière manuelle à bûches.

Les chaudières à bûches sont à chargement manuel. Cet inconvénient peut être limité grâce à l'hydroaccumulation. Un grand ballon d'eau (de 1 500 à 2 000 litres pour une maison de 100 m carrés) est associé à la chaudière. Il stocke la chaleur excédentaire fournie et la restitue selon les besoins, pendant 12 à 24 heures.

Cette technique permet non seulement d'améliorer l'autonomie de l'appareil (plusieurs jours en intersaison) mais aussi de le faire fonctionner à pleine puissance, ce qui augmente sa longévité et améliore son rendement.

Points de vigilance :
• l'utilisation de bûches nécessite un espace de stockage conséquent,
• le chargement manuel peut être contraignant (la fréquence de chargement est toutefois réduite en cas de recours à l'hydroaccumulation),
• le coût d'achat et d'installation d'une chaudière à hydro-accumulation est plus important que celui d'une chaudière à bûches "classique".

La chaudière automatique à plaquettes ou à granulés.

Les chaudières à granulés ou à plaquettes sont en général à chargement automatique, ce qui les rend aussi simples à utiliser que les chaudières classiques au fioul ou au gaz. Une capacité de stockage suffisante permet d'être tranquille durant toute la saison de chauffe.

Grâce à une régulation électronique, toutes les étapes (alimentation, combustion, décendrage, extraction des fumées, etc.) sont contrôlées et optimisées. Une vis sans fin ou un système d'aspiration achemine les granulés ou les plaquettes depuis leur lieu de stockage jusqu'à la chaudière. En plus d'un excellent rendement, les chaudières automatiques, en particulier à granulés, produisent peu de cendres et émettent peu de polluants.

Points de vigilance :
• ce type de chaudière représente un investissement important mais il est possible de réutiliser la distribution et les émetteurs d'un chauffage central existant,
• le silo à plaquettes ou à granulés nécessite un espace de stockage important.

Les chaudières à plaquettes ou à granulés sont alimentées en combustible via un silo étanche à l'eau et à l'air.

Dans tous les cas, un appareil labellisé "Flamme Verte".

Pour choisir votre appareil, fiez-vous au logo "Flamme verte", le label de qualité des appareils de chauffage au bois. Les équipements qui en sont porteurs doivent répondre à une charte de qualité toujours plus exigeante en termes de performance énergétique et de réduction des émissions polluantes.

Flamme verte : le label du chauffage au bois. En savoir plus : www.flammeverte.org.

Quel combustible ?

L'utilisation d'un combustible bien sec, de qualité et sans produits chimiques vous permet d'obtenir un bon rendement de votre appareil tout en limitant les émissions polluantes.

Stère ou mètre cube ? Même si le mètre cube apparent bois (mab) est l'unité de référence pour la vente des bûches, le stère est encore souvent utilisé. L'unité pour les plaquettes est aussi le mab et les granulés sont vendus au poids. 1 stère = 1 m cube de bûches de 1 m de long ou 0,8 m cube de bûches de 50 cm ou 0,7 m cube de bûches de 33 cm ou 0,6 m cube de bûches de 25 cm.

4. Le point sur les différents combustibles.

Bûches :
• 23 % d'humidité maximum recommandé,
• certifications et labels à privilégier : NF Bois de chauffage, CBQ+, Office National des Forêts Énergie Bois, France Bois Bûche, PEFC, FCS,
• les plus : souvent produites localement, autoconsommation possible (bois récolté sur sa propre propriété ou celle d'une connaissance par exemple), bon marché,
• les moins : pas d'alimentation automatique, manutention importante.

Briquettes reconstituées et granulés :
• 10 % d'humidité maximum recommandé,
• certifications et labels à privilégier : NF Biocombustibles Solides Granulés, EN plus, DIN plus, PEFC, FCS,
• les plus : valorisation des déchets forestiers (fabriquées par compression de bois déchiqueté, de sciures et de copeaux), manutention et stockage faciles, pouvoir calorifique important, uniquement pour les granulés : conditionnement en sac (de 15 kg ou "big-bag" de 1 tonne) ou en vrac, régulation plus facile de la température, peu de cendres produites,
• les moins : sensibles à l'humidité, plus chers que les bûches (voir tableau comparatif au chapitre "Quel budget prévoir ?").

Plaquettes :
• 30 % d'humidité maximum recommandé,
• certifications et labels à privilégier : NF Biocombustibles Solides Granulés, EN plus, DIN plus, PEFC, FCS,
• les plus : valorisation des déchets forestiers (fabriquées à partir de bois broyés ou déchiquetés), régulation plus facile de la température, peu de cendres produites,
• les moins : réservées uniquement aux chaudières automatiques.

Les mentions PEFC et FCS, indiquent que le bois est issu de forêts gérées durablement.

5. Comparer les appareils en un coup d'œil.

Appareils sur le marché : rendement maximal en %.

En chauffage principal ou d'appoint :
• inserts, foyers fermés : 75 à 90 %, autonomie de quelques heures,
• poêles à bûches : 75 à 90 %, autonomie de quelques heures,
• poêles à granulés : 85 à 98 %, autonomie de 12 à 72 heures,
• poêles à accumulation : 80 à 90 %, autonomie de 8 à 24 heures.

En chauffage central :
• chaudières à bûches à combustion inversée : 85 à 95 %, autonomie de plus de 6 heures,
• chaudières à bûches turbo : 85 à 95 %, autonomie de plus de 6 heures,
• chaudières à bûches à hydroaccumulation : 85 à 95 %, autonomie selon le dimensionnement,
• chaudières à plaquettes : 85 à 95 %, autonomie selon la capacité de stockage,
• chaudières à granulés classique : 85 à 95 %, autonomie selon la capacité de stockage,
•  chaudières à granulés à condensation : 85 à 105 %, autonomie selon la capacité de stockage.