renouveler l'air : indispensable !

Un renouvellement insuffisant de l'air peut avoir des répercussions sur la santé des occupants, mais aussi générer des dégradations dans l'habitation.

1. Des polluants à évacuer en continu.

Des polluants chimiques très présents.

Les Composés Organiques Volatils (COV) : ils ont la capacité de s'évaporer à température ambiante. Ils proviennent des colles, peintures, produits d'entretien et de nettoyage, désodorisants, parfums (naturels ou artificiels), feutres, etc. et même de matériaux dits "naturels", comme les bois traités par exemple.

Les Composés Organiques Semi-Volatils (COSV) : présents dans l'air ou dans les poussières déposées au sol, ils proviennent généralement des revêtements, des plastifiants, des meubles (produits de traitement du bois, retardateurs de flamme, etc.).

Les gaz issus de combustions diverses (gazinière, chauffe-eau, chauffage au bois, fumée de tabac, etc.), comme les oxydes d'azote (NOx) ou le dioxyde de soufre (SO2).

Les pesticides (insecticides et fongicides) liés au traitement des plantes.

Le monoxyde de carbone (CO), un gaz incolore, inodore et mortel à forte concentration, émis par des appareils de chauffage et de production d'eau chaude par combustion mal entretenus ou peu performants.

En savoir plus : pour connaître les signes d'intoxication au CO et les gestes à adopter, consultez le site de Santé publique France www.santepubliquefrance.fr.

Des particules et des fibres.

Éléments de petite taille en suspension dans l'air, les particules sont de diverses natures : pollens, poussières naturelles, spores de moisissures, allergènes, produits de combustion, etc.

Elles peuvent aussi être le support de polluants, de virus et de bactéries. Leur impact sanitaire dépend de leur taille et de leur composition. Certaines activités (bricolage, cuisine, ménage, etc.) en produisent des quantités importantes ou favorisent leur suspension dans l'air. Les fibres sont des particules allongées d'origine végétale (cellulose, chanvre, sisal, jute, etc.) ou minérale (amiante, laines de verre et de roche utilisées pour l'isolation, etc.).

Des polluants biologiques.

Les agents infectieux (bactéries comme les légionelles, virus, toxines) proviennent des habitants du logement (en cas de maladie contagieuse) ou peuvent se développer dans certains équipements (production d'eau chaude, ventilation mal entretenue, climatisation). Les spores des moisissures peuvent générer des infections.

Les allergènes sont émis par les moisissures, les animaux domestiques, les plantes, les insectes (blattes), les acariens ou encore les huiles essentielles. Leur prolifération est favorisée par l'humidité et la chaleur.

Le radon, un gaz radioactif naturel : inodore et incolore, le radon provient du sol et peut s'accumuler dans les maisons, en particulier dans les caves où le renouvellement de l'air est souvent faible. Principalement présent dans les régions au sous-sol granitique ou volcanique (Bretagne, Massif central, Corse, etc.), il représente un risque pour la santé en cas d'exposition à de fortes concentrations au fil des années. Si vous habitez dans une commune avec un risque fort d'exposition au radon et que vous souhaitez connaître la concentration en radon, n'hésitez pas à vous adresser à votre municipalité ou à l'ARS (Agence Régionale de Santé) qui pourront vous aider dans vos démarches.

En savoir plus : pour savoir si votre commune est exposée au radon et obtenir des conseils personnalisés : recosante.beta.gouv.fr.

2. Gare aux excès d'humidité.

Cuisson, lavage de la vaisselle, séchage du linge, toilette, appareil de chauffage d'appoint à combustion au pétrole ou à l'éthanol mais aussi respiration humaine : les sources d'humidité sont nombreuses dans la maison.

Or, un air trop humide peut être source de dégradations (traces noires sur les murs et aux plafonds, condensation, cloques sur les peintures, dégradation des menuiseries, etc.) mais aussi générer des polluants en favorisant la prolifération des moisissures et des acariens :
• les moisissures se développent principalement dans les pièces humides mal ventilées (cuisine, salle de bains, etc.), sur les murs mal isolés ou au niveau des ponts thermiques. Leurs spores peuvent envahir l'ensemble du logement,
• les acariens vivent dans la poussière. On les retrouve notamment dans la literie, les canapés et les fauteuils en tissu, les tapis, les rideaux, les moquettes, etc.

Les transferts d'humidité dans la maison :
• pluie, neige, grêle, vent et air extérieur,
• capillarité (remontée d'humidité du sol),
• transfert d'humidité par les parois,
• VMC : air extrait par ventilation,
• salle de bain, cuisine : vapeur d'eau,
• chambre, séjour : respiration humaine.

Exemples de sources d'humidité :
• respiration, transpiration d'une personne = 40 à 70 g d'eau par heure,
• douche chaude = 200 g d'eau par heure,
• casserole en ébullition = 400 g d'eau par heure.

3. Quels risques pour la santé ?

Certains polluants ont des concentrations élevées mais ponctuelles, en fonction de nos activités (fumée de tabac, bricolage, produits d'entretien, etc.), alors que d'autres se diffusent régulièrement, dans des concentrations plus faibles (comme ceux émis par les meubles par exemple).

Une exposition à forte dose aura des effets immédiats, pouvant aller de la simple gêne (réaction aux mauvaises odeurs, irritation des yeux, du nez, de la gorge) à des troubles plus sérieux : nausée, toux, troubles respiratoires, crise d'asthme, voire à l'asphyxie et au décès dans le cas extrême d'une intoxication au monoxyde de carbone (CO).

Une exposition répétée aura des effets à plus long terme, plus difficiles à déterminer. Même à des doses très faibles, l'omniprésence de polluants peut aggraver ou générer des pathologies chroniques ou des maladies graves. Leur responsabilité est avérée dans les maladies, allergies et troubles respiratoires (hypersensibilité bronchique, diminution de la capacité respiratoire, etc.), et même dans le développement de cancers, s'agissant notamment de la fumée de tabac, de certains COV (formaldéhyde, benzène, etc.), des particules ou encore du radon.

Enfin, tout le monde n'est pas égal devant les risques : les enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées, certains malades (cardiaques, asthmatiques, bronchitiques, insuffisants respiratoires, etc.) sont particulièrement sensibles aux pollutions de l'air.

Un problème ou un doute ? Faites-vous conseiller. Un Conseiller Médical en Environnement Intérieur (CMEI) peut, sur prescription médicale, réaliser des enquêtes à domicile sur la qualité de l'air. Il propose aussi des mesures pour éliminer les polluants domestiques et bénéficier d'un air de meilleure qualité.

En savoir plus : www.cmei-france.fr.