étudier la rentabilité de votre projet

Avant de lancer votre projet d'installation photovoltaïque, il est indispensable d'analyser les différentes options de gestion de l'électricité qui s'offrent à vous ainsi que les coûts financiers qui y sont liés.

1. Consommer ou vendre votre électricité ?

Quelle que soit l'option de vente de votre production électrique, le courant ira toujours à l'utilisateur le plus proche : vous, votre voisin… Attention ! Une fois votre option choisie, il n'est pas possible de la modifier car elle implique un contrat et un type de raccordement non modifiables (au moins durant la durée du contrat engagé).

Un seul compteur pour l'installation.

Les compteurs communicants (comme les compteurs Linky déployés par Enedis sur 95 % du territoire) permettent désormais la mesure conjointe de la consommation et de la production d'électricité.

A. La production injectée dans le réseau.

L'intégralité de votre production est injectée dans le réseau et vendue au tarif d'achat. Dans cette situation, 2 compteurs communicants sont installés chez vous.

• Nouveau compteur communicant 1 : mesure de l'électricité produite et de sa non-consommation.
• Nouveau compteur communicant 2 : mesure de l'électricité consommée.

Schéma présent sur votre guide original page 10.

B. La production consommée et le surplus injecté dans le réseau.

Seul le surplus de production sur l'instantané est injecté dans le réseau, vous consommez le reste.

Nouveau compteur communicant : comptage de la production, comptage de la consommation.

Mesure de l'électricité injectée dans le réseau (soit électricité produite moins électricité consommée). Mesure de l'électricité soutirée au réseau.

Schéma présent sur votre guide original page 11.

C. La production intégralement consommée.

Vous consommez alors la totalité de votre production sans injecter d'électricité dans le réseau ("autoconsommation totale").

Nouveau compteur communicant : mesure de l'électricité consommée.

Schéma présent sur votre guide original page 11.

Les batteries : bonne ou mauvaise idée ?

Il est possible d'ajouter à votre installation solaire des batteries pour stocker l'électricité produite et la rendre disponible à tout moment, même en dehors des périodes de production (nuit...). Néanmoins, dans le cas d'une installation de petite puissance en habitat individuel, ce stockage n'est a priori pas opportun, sauf en cas de non raccordement au réseau de la maison ou en cas de besoin d'une alimentation de secours. En effet, malgré des baisses considérables de prix ces dernières années, les batteries restent onéreuses et peuvent doubler le coût d'une installation photovoltaïque de petite puissance. L'installation de batteries doit être étudiée avec un professionnel et un conseiller FAIRE avant acceptation.

2. Le tarif d'achat du courant.

Si vous souhaitez vendre votre électricité photovoltaïque sur le réseau, les modalités tarifaires pour l'achat de cette électricité photovoltaïque sont fixées par l'arrêté du 9 mai 2017. Ces modalités impliquent notamment que l'installation photovoltaïque respecte des critères généraux d'implantation sur bâtiment (système installé sur toiture et parallèle au plan des éléments de couverture environnants, système installé sur toiture plate, système remplissant les fonctions d'allège, de bardage, de brise-soleil, de garde-corps, d'ombrière, de pergola ou de mur-rideau).

Pour les installations éligibles, l'acheteur désigné par l'État (Électricité de France, EDF AOA ou une régie locale de distribution d'électricité) devient votre partenaire. Il a l'obligation d'acheter votre électricité à un tarif fixé par l'État, appelé tarif d'achat photovoltaïque, exprimé en centimes d'euro par kWh.

En cas de vente totale de la production, les installations d'une puissance inférieure ou égale à 100 kWc, bénéficient de tarifs d'achat, variables selon la puissance (seuils de 3, 9, 36 et 100 kWc).

En cas d'autoconsommation avec vente du surplus, les installations d'une puissance inférieure ou égale à 100 kWc sont éligibles à une prime à l'investissement répartie sur les 5 premières années de fonctionnement et bénéficient d'un tarif fixe d'achat du surplus non autoconsommé.

À partir du moment où vous (ou l'installateur) avez déposé une demande complète de raccordement auprès du gestionnaire de réseau (Enedis ou ELD), votre tarif d'achat initial est fixé ainsi que le montant de la prime. Il n'est effectif qu'après la mise en service de l'installation et la signature du contrat d'achat. Il sera par la suite indexé annuellement, durant les 20 ans du contrat d'achat.

Ces soutiens financiers (tarif d'achat, prime à l'investissement) sont calculés via des formules réglementaires. Ils sont formulés pour diminuer chaque trimestre à un rythme variable (en fonction notamment de la puissance cumulée des projets déposés chaque trimestre, en attente de raccordement). Ces diminutions n'affectent que les nouveaux projets (en fonction du trimestre considéré) mais pas ceux qui ont déjà fait l'objet d'une demande complète de raccordement.

Les grilles tarifaires sont publiées par la CRE (Commission de Régulation de l'Énergie). En règle générale, ces tarifs vous permettent de rentabiliser votre investissement sur une période comprise entre 10 et 20 ans selon le mode de rémunération considéré et l'ensoleillement de votre région.

En savoir plus.
cre.fr/Pages-annexes/open-data

3. Les coûts à prendre en compte.

A. Les coûts de raccordement.

Si vous vendez toute votre production, l'intégralité de l'énergie fournie par votre installation est valorisée au tarif d'achat de la production.

Des coûts de raccordement liés au branchement de l'installation sont à prendre en compte (frais liés à la pose d'un compteur dédié à la production), généralement compris entre 500 et 1500 €.

Si vous vendez seulement votre surplus de production ou si vous le cédez sans rémunération à Enedis (possible si la puissance est inférieure ou égale à 3 kVA), le raccordement est dans la plupart des cas très simplifié (pas de frais de compteur puisque ce dernier est mutualisé avec la consommation) et seuls des frais de mise en service, de l'ordre de 50 € vous seront facturés. Puisque vous achetez moins d'électricité auprès de votre fournisseur d'énergie, vous êtes moins dépendant des augmentations du prix de l'électricité fournie, même si on ne peut pas préciser dans quelle proportion. Pour une installation de puissance supérieure à 18 kVA ou à plus de 250 mètres d'un poste de distribution publique, des coûts additionnels de raccordement (ouvrages d'extension) pourront être facturés.

Si vous êtes en autoconsommation totale, il n'y a pas de frais de raccordement. Vous signez une Convention d'Auto-Consommation (CAC) avec le gestionnaire de réseau et vous vous engagez à ne rien injecter dans le réseau. Cette option nécessite de dimensionner correctement l'installation de production en fonction de vos besoins, puisque l'autoconsommation correspond à la production consommée sur place (production instantanée, à moins de disposer d'un stockage sous forme de batteries). Pour y parvenir, vous devez disposer de mesures précises de consommation (courbes de charges) selon les saisons et les jours d'occupation/inoccupation du logement. Vous ne devez en aucun cas vous contenter de comparer le bilan annuel de consommation avec celui de la production.

En savoir plus.
Pour comparer ces différentes options : evaluer-mon-devis.photovoltaique.info

B. Les coûts d'installation.

L'ordre de grandeur du coût d'un petit système photovoltaïque (matériel et pose) intégré en toiture est d'environ 2 à 3 € par Wc. Ce coût est moins élevé pour une pose sans intégration au bâti. Il peut être plus élevé si le projet intègre des services annexes ou si sa mise en œuvre est complexe.

En tant que particulier, vous pouvez bénéficier de la TVA à 10 % pour l'achat du matériel et son installation si les travaux sont réalisés par des professionnels. Le logement doit être achevé depuis plus de deux ans, et la puissance nominale de l'installation solaire inférieure ou égale à 3 kW (taux à 20 % pour les installations supérieures à 3 kW). Certaines collectivités territoriales peuvent aussi aider financièrement votre projet.

Le coût de la pose varie selon la complexité de l'installation et l'intégration au bâti ou non des panneaux solaires.

C. Les coûts de fonctionnement.

Tous les 10 ans environ, vous devez faire réparer ou remplacer votre onduleur. Son prix moyen est actuellement de 0,3 à 0,6 € par W.

Tous les ans, le gestionnaire de réseau vous facturera le Tarif d'utilisation du réseau public d'électricité (TURPE, en 2018 plus de 40 € TTC pour l'injection de la totalité et 11 € TTC pour l'injection du surplus).

La maintenance de votre installation est en principe réduite : une fois en marche, elle ne coûte pas cher. Cependant, surveillez son fonctionnement en suivant régulièrement votre production.

Le surcoût annuel de l'installation photovoltaïque dans l'assurance multi-risques habitation peut varier de 0 à 50 €.

D. Les impôts et taxes.

Pour les installations de puissance nominale supérieure à 3 kW, la vente de l'électricité produite est imposable au titre de l'impôt sur le revenu. Le montant total vendu doit être déclaré. Plusieurs régimes fiscaux sont possibles.

Si votre projet est beaucoup plus important (10 kW et plus), il peut être intéressant de créer une entreprise pour exploiter votre système photovoltaïque.

Des exonérations.

Lorsque la puissance nominale de votre installation photovoltaïque est inférieure ou égale à 3 kW (cela correspond à environ 25 m2 de panneaux), vous bénéficiez d'une exonération d'imposition sur le revenu généré, même si vous vendez l'électricité. Vous pouvez éventuellement bénéficier d'une exonération partielle et temporaire de taxe foncière sur les propriétés bâties comportant des équipements destinés à la production d'électricité d'origine photovoltaïque.

4. Consulter un conseiller FAIRE.

Mesurer la rentabilité de votre projet avec pour seuls critères le bilan financier et l'évaluation du vendeur n'est pas suffisant pour juger de son intérêt. Contactez un conseiller FAIRE. Il vous apportera des informations qui vous aideront à monter votre projet et vous pourrez obtenir une évaluation indépendante de la rentabilité potentielle. 0808.800.700 (service gratuit + prix appel) ou faire.gouv.fr