1. Quels sont les impacts de l'alimentation sur l'environnement ?

Du champ à l'assiette, les impacts sont partout.

Exemple, les impacts d'un steak haché :
1. production de la viande : impacts de la fabrication des engrais, de la culture des aliments du bétail, de l'élevage des animaux,
2. fabrication des steaks hachés : impacts du transport des animaux, de la transformation du bœuf en steaks hachés, de l'emballage des steaks,
3. distribution : impacts du transport réfrigéré et du stockage réfrigéré en supermarché,
4. consommation : impacts du transport par le consommateur, de la conservation réfrigérée à la maison, de la cuisson, du gaspillage alimentaire, des emballages des steaks.

Production agricole et pêche : des enjeux environnementaux multiples.

Pour produire nos aliments, nous utilisons de l'eau (irrigation, abreuvement des animaux) et de l'énergie (fioul des tracteurs, électricité des bâtiments, chauffage des serres, fabrication d'engrais, etc.). À tout ceci s'ajoutent des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) mais aussi des pollutions de l'air et du sol liées à l'utilisation d'engrais et de pesticides, aux déjections animales, aux poussières et particules émises lors des labours, récoltes ou épandages, etc.

De plus, une part des productions agricoles est perdue alors que ces aliments pourraient tout à fait être consommés : fruits et légumes de calibre inadapté ou imparfaits esthétiquement, surproduction saisonnière, récolte manuelle non rentable, etc.

Toutes les productions agricoles n'ont pas les mêmes impacts :
• s'agissant des modes de production notamment, l'agriculture biologique a moins d'impacts que l'agriculture intensive sur la biodiversité, l'eau et les sols,
• la production de légumes hors saison, cultivés sous serres chauffées, émet jusqu'à 10 fois plus de CO2 qu'une culture en plein champ.

2/3 des émissions de gaz à effet de serre liées à l'alimentation proviennent de la production agricole. Source : L'empreinte énergétique et carbone de l'alimentation en France, Club Ingénierie Prospective Énergie et Environnement, 2019.

Autre problème : l'épuisement des écosystèmes marins, fragilisés en raison de la surpêche, de la pollution ou encore du réchauffement climatique. Les stocks de poissons ont considérablement diminué ces dernières années mais les décisions prises pour mieux protéger les mers et les océans tendent à porter leurs fruits. Selon le Comité Scientifique, Technique et Économique de la Pêche de l'Union européenne (CSTEP), certains stocks de poissons commencent à se reconstituer : +33 % dans les eaux de l'Atlantique Nord-Est par rapport à 2003 et +25 % en Méditerranée ces cinq dernières années.

Cette tendance se situe toutefois en-deçà des objectifs : 28 % des stocks de poissons européens sont toujours surexploités. Ce chiffre atteint 85 % en Méditerranée où la situation reste globalement préoccupante, malgré l'exemple encourageant de la restauration du thon rouge. Selon l'Ifremer, 2 % des espèces y sont considérées comme "effondrées".

Une tomate produite en France sous serre chauffée émet jusqu'à 10 fois plus de gaz à effet de serre qu'une autre produite sous serre non chauffée. Source : Synthèse des ACV des produits agricoles : filière tomates, ADEME par Ecointesys, 2008.

Transformation des aliments : beaucoup d'énergie consommée.

Plus un produit est transformé, emballé, réfrigéré, etc. plus il consomme d'énergie pour sa préparation et sa conservation, et de matières premières pour son emballage. Emballage qui deviendra par la suite un déchet à collecter et à recycler.

Les produits en conserves, réfrigérés et congelés permettent toutefois de conserver les aliments produits en surplus et de les consommer hors saison, en réduisant les cultures sous serre et les pertes. En effet, les légumes que l'on dit "moches", difficiles à écouler, peuvent être utilisés sans problème. L'autre intérêt est aussi de pouvoir utiliser les productions saisonnières de fruits et légumes qui ne peuvent être consommés frais.

Transport et distribution : une empreinte carbone importante.

La consommation de carburant pour transporter les marchandises par la route, par camion et par bateau, à laquelle s'ajoute celle des consommateurs pour aller faire leurs courses, contribue à augmenter les émissions de gaz à effet de serre.

Les transports ne sont pas toujours optimisés pour limiter la consommation de carburant. Ainsi, ramené au kilogramme de produit transporté, un trajet court parcouru par une camionnette contenant peu de produits peut avoir un impact carbone plus élevé qu'un trajet long effectué par un camion bien rempli, sur un circuit aller/retour.

La distribution n'est pas en reste. La réfrigération en magasin est le premier poste de dépense énergétique des grandes surfaces alimentaires. Les pertes alimentaires, liées notamment aux chartes fraîcheur ou à une mauvaise gestion des stocks, représentent quant à elles entre 2 et 5 % du chiffre d'affaires des grandes surfaces.

30 % du transport de marchandises en France est dédié aux produits agricoles et alimentaires. Source : L'empreinte énergétique et carbone de l'alimentation en France, Club Ingénierie Prospective Energie et Environnement, 2019.

La réfrigération des produits en rayons représente 40 % de la consommation globale d'énergie du secteur de la distribution.