halte au renouvellement trop fréquent

Près de 80 % des impacts du secteur numérique sont dus à la fabrication des appareils. Alors, si on s'équipait utile et durable ?

Pas de précipitation à l'achat.

De la conception à la vente, un smartphone fait 4 fois le tour du globe. Sa fabrication, très énergivore, s'effectue principalement aux États-Unis et dans des pays d'Asie où le mix énergétique dépend des énergies fossiles (gaz de schiste, charbon, etc.). Elle nécessite jusqu'à 70 matériaux différents, sans compter la pollution des sols et des eaux due à leur extraction et les conditions de travail des ouvriers souvent très difficiles. Il est donc impératif de ne renouveler ses appareils que lorsqu'ils sont définitivement hors d'usage et de s'interroger sur ses besoins réels.

Pour une tablette ou un ordinateur passer de 2 à 4 ans d'usage améliore de 50 % son bilan environnemental.

Des alternatives au neuf.

Pensez aux équipements reconditionnés ! Testés, nettoyés et restaurés par des professionnels, ils sont plus économiques et plus écologiques. Acheter un téléphone reconditionné plutôt qu'un neuf permet ainsi de réduire l'impact environnemental de 77 % à 91 % par an selon les indicateurs (87 % pour les gaz à effet de serre) et évite l'extraction de 82 kg de matières premières par an.

Autre option : la location d'ordinateur ou de téléphone auprès de magasins d'électroménager ou de coopératives comme Commown.

S'équiper sobre et durable.

Si vous devez acheter un appareil, orientez-vous vers des produits porteurs de labels environnementaux, plus respectueux de l'environnement et de la santé, comme EPEAT et TCO Certified. Découvrez la sélection des labels conseillés par l'ADEME sur agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/labels-environnementaux.

Privilégiez également les appareils les moins gourmands en énergie et les plus durables, grâce à l'indice de réparabilité !

Un bon repère : l'indice de réparabilité. Depuis le 1er janvier 2021, cet indice (noté sur 10) est présent sur plusieurs produits, dont les smartphones, ordinateurs portables et télévisions. Plus la note est élevée, plus l'appareil sera facile à réparer en cas de panne (démontage facile, pièces détachées faciles à trouver et peu onéreuses, etc.). Plus d'infos sur longuevieauxobjets.gouv.fr.

63 % des smartphones utilisés ont moins de 2 ans. La fabrication d'un ordinateur de 2 kg, c'est 588 kg de matières premières, 114 kg de CO2 sur les 156 kg de CO2 émis sur son cycle de vie.

En savoir plus : Guide "Longue vie à notre smartphone !" et Infographie "Pourquoi préférer un smartphone reconditionné ?" (librairie.ademe.fr/cadic/5311/infographie-preferer-smartphone-reconditionne.pdf).

Objets connectés : tous indispensables ?

Le trafic des données représente 55 % de la consommation mondiale annuelle d'énergie du secteur. Réduire son impact environnemental, c'est aussi s'orienter vers ce qui est vraiment utile.

Utile :
• le pilotage du chauffage à distance : couper, baisser, augmenter le chauffage via son smartphone, c'est plus d'économies et de confort !
• certaines applis domotiques : pratiques pour signaler un dysfonctionnement, un accident domestique ou une panne.

Moins utile :
• les LED "intelligentes" : elles annulent les économies d'énergie propres aux LED car elles consomment en permanence,
• les gadgets en tout genre : montres, parasols ou brassards connectés, colliers de chiens communicants, etc. ; ils consomment de l'énergie et récupèrent vos données personnelles en continu, etc.

Une seconde vie pour les appareils que l'on n'utilise plus.

Si votre téléphone, ordinateur ou tablette fonctionne encore, vous pouvez le donner à un proche ou le vendre. Pour cela, il y a par exemple les sites de petites annonces ou les revendeurs en informatique ou téléphonie.

Si vos appareils sont HS, ils peuvent peut-être encore servir ! Il existe des lieux dédiés pour les réparer, les reconditionner puis les revendre à bas prix et, en dernier recours, recycler les matières qu'ils contiennent.

Plusieurs options sont possibles :
• confier vos appareils à une entreprise de l'économie sociale et solidaire : une ressourcerie, une recyclerie, une structure Emmaüs, etc., pour favoriser l'emploi local et non délocalisable,
• les déposer dans des bacs de recyclage en libre accès dans les grandes surfaces (pour les appareils de moins de 25 cm de diagonale),
• remettre votre appareil à un magasin de téléphonie : ce dernier a l'obligation de le reprendre quel que soit l'endroit où vous l'avez acheté,
• les apporter en déchèterie ou lors d'une collecte exceptionnelle d'appareils électroniques dans votre ville.

Jusqu' à 113 millions de smartphones dormiraient dans nos tiroirs. Moins de 5 % sont collectés pour recyclage. La production de déchets liée à l'usage du numérique en France est de 20 millions de tonnes, soit le poids de 2 000 Tour Eiffel. Il y a 100 fois plus d'or dans une tonne de téléphones que dans une tonne de minerai d'or.

Donner son téléphone : aussi simple qu'une lettre à la poste ! L'éco-organisme ecosystem propose un service gratuit pour se débarrasser utilement de son vieux téléphone. Le principe : l'envoyer par la poste dans une enveloppe préaffranchie pour qu'il soit reconditionné ou recyclé, une fois toutes vos données supprimées. Pour en savoir plus, rendez-vous sur jedonnemontelephone.fr.

En savoir plus :
• ordi3-0.fr,
• longuevieauxobjets.gouv.fr.

Un gisement de matières précieuses.

Les appareils numériques, comme ici un ordinateur portable, contiennent des matières rares et pour certaines recyclables. Alors en fin de vie, recyclons-les !

• 40 % de plastiques recyclés en partie et utilisés dans l'industrie automobile,
• 17 % de composants réglementés, condenseurs incinérés, batteries traitées et recyclées,
• 15 % de carte électroniques recyclées en fonderies spécialisées pour récupérer les métaux, le reste est valorisé énergétiquement,
• 15 % de métaux ferreux recyclés et utilisés pour des armatures métalliques de construction,
• 11,5 % de métaux non ferreux aluminium, cuivre, etc. recyclés pour la fabrication de pièces automobiles, de câbles, etc.,
• 1,5 % d'autres matériaux dépollués, en partie recyclés, valorisés énergétiquement, enfouis en décharge.