se passer des pesticides au jardin

Les pesticides incluent les insecticides, les herbicides ou désherbants, les anti-nuisibles et les fongicides. Ils contiennent une ou plusieurs substances actives, des adjuvants et des formulants. Depuis janvier 2017, la vente de ces produits n'est plus autorisée en libre-service. La vente des pesticides chimiques sera interdite à partir de janvier 2019, mais il est possible de s'en passer dès à présent.

1. Des produits loin d'être anodins.

Leur toxicité pour l'homme peut être grave en cas d'absorption accidentelle, d'inhalation forte ou de contact avec la peau. Mais aussi en cas d'ingestion régulière de résidus de pesticides dans l'alimentation ou l'eau de boisson.

Outre les empoisonnements, les pesticides sont capables d'endommager le système immunitaire ou de perturber les régulations hormonales. Ils sont également soupçonnés d'accroître le taux de certains cancers (sein, prostate) et de réduire la fécondité masculine.

Ces produits peuvent aussi être dangereux pour l'environnement :
• en polluant les eaux : les jardiniers amateurs seraient responsables pour 1/4 de la pollution des eaux de surfaces et des nappes souterraines. Plus de 90 % de nos cours d'eau sont contaminés par les pesticides,
• en polluant l'air : les 3/4 du volume des produits appliqués seraient perdus lors de pratiques inopportunes comme en cas de pulvérisation par temps venteux par exemple,
• en perturbant les milieux naturels : les espèces aquatiques sont directement menacées par les surdosages et l'application à proximité de points d'eau, sur des sols imperméables ou en pente, qui entraînent les pluies souillées vers les ruisseaux et les rivières.

Ne jetez jamais vos restes de produits à la poubelle. Rapportez-les en magasin de jardinage ou en déchèterie.

En savoir plus.

• Guide de l'ADEME "Que faire de ses déchets ?".
• Site Internet : quefairedemesdechets.fr

2. Jardiner au naturel.

Les pesticides sont rarement indispensables. Vous pouvez éviter de les utiliser en ayant recours à d'autres méthodes.

A. Pour lutter contre les mauvaises herbes.

• Paillez le sol avec les déchets du jardin (tailles d'arbustes broyés, feuilles mortes, fleurs fanées, tontes de pelouse sèches), cela évite la repousse des mauvaises herbes et permet d'utiliser de grandes quantités de déchets verts, de retenir l'eau, d'amender et de protéger le sol et sa micro-faune.
• Faites une tonte haute (6 à 8 cm) des gazons, cela permet de limiter les germinations d'herbes indésirables et l'envahissement par la mousse.
• Semez des "engrais verts" (plantes à croissance rapide type moutarde, phacélie…) sur les parcelles non cultivées du potager.
• Utilisez de l'eau bouillante (eau de cuisson) sur les terrasses ou les allées pour vous débarrasser des mauvaises herbes.
• Désherbez à l'aide d'une binette ou d'un sarcloir.

B. Pour lutter contre les maladies.

• Utilisez des variétés horticoles ou potagères résistantes. Les plantes bien adaptées au sol, au climat ou à l'exposition de votre jardin seront naturellement plus résistantes, surtout si vous ne serrez pas trop les plantations.
• Pulvérisez des décoctions de plantes de manière préventive comme le purin d'ortie, de prêle ou de fougère.

C. Pour lutter contre les ravageurs.

• Favorisez la présence de prédateurs naturels en installant des nichoirs pour les hirondelles et les mésanges (prédateurs de chenilles et de moustiques), en créant des tas de bois pour les crapauds et les hérissons qui s'attaquent aux limaces, ou encore en disposant des pots remplis de paille et retournés pour les perce-oreilles friands de pucerons.
• Créez des associations de plantes pour repousser les insectes indésirables.
• Variez les cultures d'une année à l'autre pour rompre le cycle des parasites.
• Remplacez les insecticides par des produits non ou peu toxiques (savon noir, décoction de tanaisie…).

En savoir plus.

• Guide de l'ADEME "Le compostage et le paillage".
• Retrouvez toutes les techniques de jardinage sans pesticides, des témoignages et un forum sur le site : jardiner-autrement.fr