quelles conséquences pour la faune et la flore ?

1. Des cycles végétatifs accélérés mais fragilisés.

Du fait de températures plus élevées en moyenne sur la saison, les cycles des végétaux sauvages et des plantes cultivées connaissent des modifications. Dans les zones tempérées, on constate ainsi de nombreux exemples de floraisons, de mise à feuille et de maturation des fruits plus précoces, de chute des feuilles plus tardives pour les feuillus à l'automne.

Ce phénomène est bien observé en France pour la vigne, avec des vendanges plus précoces. Depuis la fin du XIXème siècle, la date des vendanges en Aquitaine ou en Champagne est en moyenne avancée de 15 jours. La récolte du foin et d'autres cultures a été avancée d'au moins 15 jours en 30 ans dans la vallée de la Saône.

Les sécheresses et les tempêtes fragilisent aussi les peuplements forestiers et donc la filière bois.

2. Des espèces animales perturbées.

La faune terrestre est sensible aux changements de températures. On observe ainsi au cours du XXème siècle un déplacement sensible vers le nord des aires de répartition d'une majorité de papillons britanniques. Il est probable que cela soit en réaction à des températures plus élevées.

Certaines espèces ne semblent pas s'adapter à ces changements. En témoigne le déclin des populations néerlandaises de gobe-mouche noir, un passereau migrateur. La cause viendrait de l'éclosion trop précoce aux Pays-Bas (avant son retour d'Afrique) des chenilles dont il se nourrit.

Les zones d'implantation de certaines espèces tendent à s'étendre, avec un risque de fragilisation des écosystèmes déjà particulièrement touchés. C'est le cas par exemple des espèces thermophiles (espèces préférant la chaleur). Dans des zones à l'origine plus tempérées, on a ainsi pu observer l'implantation croissante d'espèces tropicales. Parmi elles, certaines peuvent être dangereuses pour les êtres humains ou les cultures, avec par exemple la prolifération de certains insectes ravageurs comme les mouches blanches.

Quelques exemples édifiants.
• En 2011, plus de 28 000 oies cendrées se sont arrêtées en France pour hiverner. Elles étaient 10 seulement en 1968, les autres descendant plus au sud, au bord de la Méditerranée.
• L'habitat de certains passereaux sensibles aux températures élevées (mésange boréale, pouillot siffleur...) remonte vers le nord de l'Europe. Leurs effectifs ont chuté de 20 à 80 % en France depuis 20 ans.
• La chenille processionnaire du pin remonte progressivement vers le nord de la France. De plus de 20 km tous les 10 ans entre 1974 et 2004, le rythme est passé à 4 km par an en moyenne ces 10 dernières années. En plus de fragiliser les peuplements de pin, cette chenille très urticante constitue un problème de santé publique.
• En Bourgogne s'installe la cicadelle, insecte vecteur d'une maladie de la vigne, la flavescence dorée, auparavant cantonnée aux régions méditerranéennes.

La hausse des températures favorise la prolifération de moustiques, comme le moustique-tigre dans le sud de la France. Ce moustique était encore inexistant en France il y a quelques années.