GiveVision, le casque pour plonger les malvoyants au cœur des arènes sportives.
Ce casque de réalité augmentée est conçu pour les personnes malvoyantes, et les aider à vivre des événements sportifs en direct depuis les stades. Un enjeu d'accessibilité porté par les Jeux Paralympiques de Paris 2024.
Ce casque de "basse vision" pourrait bien pousser de nouveaux spectateurs à se rendre dans les stades, à l'approche des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Fondée en 2014, l'entreprise GiveVision développe des outils d'accessibilité pour les personnes malvoyantes. "On s'est rendu compte que pour les personnes en situation de handicap visuel, il y avait souvent un outil pour un problème" déclare Élodie Draperi, cofondatrice de GiveVision : "Si la personne a besoin de lire, il y a une loupe. Si elle veut voir l'heure, il y a une montre qui parle. C'est assez limité finalement. Et il y avait ce besoin d'avoir un outil qui puisse améliorer la vision. Notamment pour les activités avec lesquelles on doit utiliser la vision à distance".
Depuis quelques années, la société s'est rapprochée de clubs et d'organisateurs d'événements sportifs, afin d'introduire le casque dans les stades, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête de cet article. "Depuis deux ans, on a adapté ce produit qui est un casque basse vision pour le cas d'usage des stades, pour vraiment optimiser l'expérience spectateur", explique Élodie Draperi. "C'est vrai qu'aujourd'hui, lorsqu'on parle de handicap visuel, on associe cela à l'audiodescription. L'audiodescription, c'est très bien, mais pour des personnes qui utilisent leur vision tous les jours, ce n'est pas suffisant. Ce n'est pas ce qui va leur permettre de suivre le match, de transformer leur expérience fan."
"expérience complètement folle"
Avec le casque et une télécommande dotée d'un joystick, l'utilisateur et spectateur de rencontres sportives peut pleinement profiter de la technologie de réalité augmentée, en ajustant le zoom, la lumière et les contrastes. Grâce au réseau internet de l'enceinte sportive, le casque offre aussi un autre mode de visionnage au spectateur, en captant le flux télévisuel de l'événement en direct et avec un temps de latence réduit.
Une petite révolution pour Florian, utilisateur du casque à l'occasion des Championnats du monde de para-athlétisme organisés à Paris en juillet dernier : "C'est la première fois que je peux voir autant de détails en étant sur place, dans un événement grandeur nature, pouvoir jongler entre la partie télévision qui représente un peu ce que j'ai l'habitude de voir. Puis la partie autoguidée où je peux totalement diriger la vision et du coup zoomer où bon me semble. C'est une expérience complètement folle et nouvelle."
Même son de cloche du côté de Christophe Carayon, Directeur Technique National Adjoint de la Fédération Française handisport, et grand amateur de rugby : "Aujourd'hui, j'arrive à suivre l'action, peut-être pas de manière aussi nette que les voyants, mais j'arrive à suivre les actions et à avoir un avis après le match sur tel joueur, tel joueur. Car avant, j'étais incapable de dire si tel joueur avait bien joué ou pas. Avant, je profitais de l'ambiance, mais aujourd'hui, je peux profiter du spectacle aussi."
Après avoir testé l'appareil lors de plusieurs événements sportifs et dans des sites tels que Roland-Garros, l'Accor Bercy Arena, Wimbledon ou encore le Parc des Princes, GiveVision espère voir le casque de manière pérenne dans les stades, après avoir relevé certains défis de logistique et de connectivité dans les enceintes sportives.
Élodie Draperi mise aussi sur les Jeux Olympiques et Paralympiques à Paris comme "caisse de résonance" pour faire avancer la question de l'accessibilité des stades : "Ça représente une magnifique opportunité pour faire comprendre les besoins des personnes en situation de handicap visuel et de ceux qui utilisent leur vision. Et également, pour faciliter l'intégration de l'outil dans des sites. Donc c'est vrai que ça reste un objectif, après, on verra ce qu'on pourra vraiment mettre en place. Mais effectivement, pour ça, les Jeux, les Jeux pour tous, auront certainement un super impact sur les normes d'accessibilité en général."
lire l'article du mercredi 5 juillet 2023
source : huffingtonpost.fr