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que la malvoyance ne soit plus un frein à l’emploi

Les évolutions de notre société, vers plus d'inclusion, permettent aujourd'hui une meilleure insertion professionnelle des personnes en situation de handicap. Toutefois, la malvoyance reste encore un véritable frein à l'emploi, et demande donc une approche réellement spécifique, comme l'explique Olivier Dellabe, fondateur de CFLOU.

Comment est née CFLOU ?

Olivier Dellabe : j'ai toujours voulu être entrepreneur, mais je n'ai franchi le pas qu'en 2013, après diverses expériences professionnelles qui m'ont enrichi et apporté. Mais si je voulais bien sûr réussir professionnellement, il était essentiel pour moi d'entreprendre avec du sens. C'est ainsi qu'est née CFLOU en 2013. Notre idée initiale était d'apporter des solutions matérielles aux problèmes de la malvoyance, en proposant des produits et solutions adaptées aux particuliers.

Toutefois, il nous est apparu que, d'un point de vue humain comme social, le véritable défi était de maintenir les personnes en situation d'emploi, ce qui nécessite une approche globale et adaptée des problématiques.

Quelle est la situation actuelle ?

Il convient plutôt de parler de situations, au pluriel. La malvoyance est mal connue, car il s'agit d'un handicap invisible et divers, trop souvent assimilé à la non-voyance. Or, s'il existe en France environ 200 000 non-voyants, la malvoyance touche plus d'un million de personnes et les pathologies sont très diverses : sensibilité à la lumière, champ visuel réduit, etc…

Et si le chômage touche 14 % des personnes en situation de handicap, ce taux monte à 70 % pour la malvoyance. De plus, ces pathologies peuvent se déclarer progressivement, pour des personnes travaillant déjà ; ce qui peut provoquer à la fois une forme de déni, de mal-être pour ces individus comme une incompréhension de leurs collègues et employeurs. Il est donc nécessaire de proposer des solutions pratiques, pour permettre le maintien dans l'emploi ; et de sensibiliser et faire de la prévention concernant le travail sur écran par exemple.

Car si des métiers restent évidemment "interdits" pour des malvoyants, comme chauffeur-routier ; nombre d'emplois peuvent leur être accessibles si les aménagements nécessaires sont déployés.

Quelles solutions apporte CFLOU à ces problématiques ?

Nous étudions d'abord chaque situation de travail, de manière à y apporter des recommandations et des solutions au cas par cas, en accord avec la médecine du travail. Les produits utilisés peuvent être des loupes, ou des logiciels grossissants, pour lesquels nous assurons la formation. Mais CFLOU propose un accompagnement global, tant pour les autres salariés que pour les services RH : la sensibilisation est, je crois, la clé, tout autant que la prévention de maladies oculaires liées au travail sur écran. Pour mener à bien ce travail, nous organisons des sessions d'information et de prévention, mais avons surtout conçu un simulateur de handicap visuel, LVS (Low Vision System).

Ce simulateur permet une mise en situation réelle de nombreux handicaps, tels que le rétrécissement du champ visuel, la présence de tâches noires au centre de la vision (symptôme de DMLA) ; et donc une meilleure appréhension de ce que vit un malvoyant. En apportant à la fois des solutions concrètes et une meilleure compréhension du handicap, CFLOU contribue, à son échelle, à faire que la malvoyance ne soit plus un critère de discrimination à l'embauche comme au maintien dans l'emploi pour des milliers de personnes.

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source : entreprendre.fr