éditorial

Les deux prestigieux records battus lors du Tour de France 2004, celui du nombre de victoires finales par Lance Armstrong et celui du nombre de victoires dans le classement du meilleur grimpeur par Richard Virenque, vont, d'une certaine manière, redistribuer les rôles pour l'édition 2005. Et le parcours qui sera proposé aux coureurs y contribuera sans doute aussi.

Non qu'il soit révolutionnaire, ce parcours. Mais enfin, à l'examiner de près, il présente deux caractéristiques intéressantes. D'abord, passé celui du premier jour sur l'île de Noirmoutier, valant prologue et long de 19 kilomètres, il n'y aura plus de contre la montre individuel durant 19 jours, jusqu'à celui de Saint-Etienne pour la 20ème étape, à la veille de l'arrivée à Paris. Rouleurs, à vous de vous exprimer différemment !

Ensuite, aux incontournables et superbes incursions dans les Alpes et les Pyrénées (retour du Cormet de Roselend et du Galibier dans les premières, de Marie-Blanque et de l'Aubisque dans les secondes) s'ajoutera une très probante et très jolie étape dans les Vosges après seulement une semaine de course.

Y trônera ce bon vieux Ballon d'Alsace, franchi pour la première fois cent ans plus tôt, et c'est ainsi que nous rendrons hommage, une fois encore, à la longue et belle histoire du Tour. Le maillot blanc à pois rouges, orphelin de Laurent Jalabert et de Richard Virenque, devra se trouver un autre porteur emblématique !

A propos d'anniversaire, le Tour de France 2005 ne pouvait oublier ce qui s'était passé dix ans auparavant, de tragique et de superbe. L'accident mortel de Fabio Casartelli dans la descente du col de Portet d'Aspet : nous nous souviendrons ; le raid magnifique du 14 juillet réalisé par Laurent Jalabert jusque sur les hauteurs de Mende : nous y retournerons.

Et nous en profiterons pour montrer au monde entier les fières images du viaduc de Millau, puisque le peloton le côtoiera de tout près au cours de cette étape.

Enfin, après le Luxembourg en 2002, la Belgique en 2004, c'est cette fois l'Allemagne qui, parmi nos pays voisins tellement désireux d'accueillir le Tour, sera visitée cette année pour une arrivée et un départ. Succès populaire garanti !

Mais, comme il est difficile de mettre en place un pareil schéma en 3 500 kilomètres sans avoir recours aux transferts ! Certes nombreux, ils s'effectueront toutefois le plus souvent par air, rail et autoroutes. Et, promis, c'est avec le plus grand soin que seront établies les conditions de récupération et de confort pour les coureurs, car nous savons bien que la qualité de la compétition en dépend.

C'est avec cet engagement et dans ce contexte que, de la Vendée aux Champs-Elysées, la route du Tour de France s'ouvre à toutes les ambitions, aux sincères ambitions…

Jean-Marie Leblanc