revivre le Tour 2005

Pari réussi pour Lance Armstrong qui a vérifié une 7ème fois avant de se retirer qu'il était bien le plus fort sur le Tour de France. Un Tour qu'il a dompté avec une relative facilité. Ceux qui espéraient le battre enfin, se contentent des accessits. Retour sur les faits saillants d'un Tour de France 2005 écrasé une fois de plus par l'Américain dont la retraite ouvre d'ores et déjà des perspectives nouvelles pour l'avenir et aiguise l'appétit de certains.

La 7ème merveille d'Armstrong

Armstrong en jaune sur les Champs-Elysées, une image archi-connue. Le Texan a remporté son 7ème Tour de France d'affilée. Et alors ? L'exploit est ahurissant et pourtant il s'est banalisé à travers l'archi-domination d'Armstrong. L'américain est allé au bout de son défi. OK, Il est le plus fort. Ce 7ème Tour, il en avait déjà pris l'ascendant au soir de la première étape quand, dans le chrono de Noirmoutier, il avait rejoint Jan Ullrich. Le principal rival était déjà dans les cordes. Fidèle à ses habitudes, Armstrong confirmait en profitant de la puissance collective de son équipe dans le contre-la-montre par équipes puis, après un semblant d'alerte dans les Vosges, il calmait tout le monde dans la première vraie étape de montagne à Courchevel. Le Tour était plié et Armstrong allait dès lors se contenter de défendre, ce qu'il fait à merveille. Pour le fun, et histoire de faire taire les critiques, le Texan s'appliquait à remporter le dernier chrono.

Hushovd, un Norvégien en vert

Thor Hushovd est le premier Norvégien à remporter un maillot distinctif sur le Tour de France. Vainqueur de 2 étapes par le passé sur la Grande Boucle, le coureur de Crédit Agricole n'a pas réussi cette année à s'imposer mais il aura néanmoins rempli son objectif. On peut toujours faire la fine bouche mais, avant lui, Erik Zabel, spécialiste du maillot vert qu'il a ramené 6 fois à Paris, n'avait pas non plus remporté d'étape en 1998 et 1999.

Avec 3 victoires d'étape, Robbie McEwen peut avoir des regrets. S'il s'était battu dans les sprints intermédiaires, il aurait sans doute la tunique verte sur le dos. Enfin, un clin d'œil à Tom Boonen qui a abandonné ce maillot sur blessure après avoir remporté magistralement 2 étapes.

Popovych l'héritier

Pour son premier Tour de France, Yaroslav Popovych peut être satisfait. Il a découvert l'épreuve dans le sillage du vainqueur en se mettant à son service. Ce qui n'a pas empêché l'Ukrainien de terminer 12ème à Paris et meilleur jeune. Pour remporter le maillot blanc, Popovych a, il est vrai, eu la chance de ne pas avoir de vrai rival. Andrey Kashechkin, qui avait les moyens de lutter, était d'abord pris par sa charge d'équipier chez Crédit Agricole avant de pouvoir jouer sa carte personnelle. Son maillot blanc, certains l'imaginent déjà jaunir dès l'année prochaine. Popovych, a prouvé qu'il était taillé pour le Tour. Souvent dernier équipier d'Armstrong dans les cols, il est également bon rouleur (11ème à Saint-Etienne).

La T-Mobile n'a pas tout perdu

Seulement 3ème du contre-la-montre par équipes, souvent éparpillée en montagne par les Discovery Channel, régulièrement raillée pour des choix tactiques discutables, la T-Mobile remporte le classement final par équipes. Avec 4 hommes parmi les 20 premiers (Ullrich 3ème, Vinokourov, 5ème, Sevilla, 18ème et Guerini, 20ème) la formation allemande, avec 3 victoires d'étape au passage, réalise un beau tir groupé, malgré l'abandon d'Andreas klöden, même si elle espérait mieux de ses individualités.

Rasmussen, une demi surprise

En 2004, Michael Rasmussen, exception faite de Lance Armstrong, avait été le principal rival de Richard Virenque dans sa conquête d'un 7ème maillot à pois. Une fois le Français retraité, le Danois devenait légitimement un client. Il avait ainsi fait du grimpeur son objectif avec une victoire d'étape.
Tout bon. Malin, le coureur de la Rabobank, vainqueur à Mulhouse, a construit son succès pour le maillot à pois, dans les Vosges. A la façon d'un Armstrong, il a ensuite géré dans les massifs prestigieux que sont les Alpes et les Pyrénées, se prêtant rarement aux sprints sur les sommets. Si bien qu'il a été sur le podium du général jusqu'à Saint-Etienne avant de craquer complètement dans le chrono.

Vino a fait le spectacle

La combativité à Pereiro mais le panache à Vino. Oscar Pereiro, 2ème à Saint-Lary-Soulan derrière Hincapie mais vainqueur à Pau, à l'attaque à la moindre occasion comme dans l'étape du Puy-en-Velay, a été élu super combatif du Tour de France 2005. Le coureur de l'équipe Phonak empoche une prime de 20 000 €. L'espagnol est un attaquant mais de ce point de vue, c'est Alexandre Vinokourov qui aura marqué les esprits en se portant vers l'offensive dès que possible pour dynamiter la course. On lui a reproché des attaques parfois brouillonnes et vouées à l'échec mais le Kazakh a ça en lui. Il essaie toujours jusqu'au bout. Bilan, 2 victoires d'étape dont celle, magnifique, sur les Champs-Elysées, une 5ème place au général, beaucoup de plaisir pour le public et des promesses pour l'avenir.

Au chapitre de la combativité, il faut souligner le comportement général des coureurs français devant tous les jours même s'ils ont été mal récompensés, à l'exception de David Moncoutié, le seul à avoir su concrétiser. Avec 606 Km d'échappée cumulés, Carlos Da Cruz n'a pas ménagé ses efforts. Ses coéquipiers de la Française des jeux, Sandy Casar, deux fois 2ème, et Christophe Mengin, tout comme Thomas Voeckler ou Laurent Brochard auront également tout tenté.