l’interview de Richard Virenque

Hzo : Merci tout d’abord de nous accorder un petit peu de temps pour cette interview.
Richard, depuis que vous avez arrêté le cyclisme, comment se passe votre retraite sportive ?

RV : Bien, j’exerce diverses activités : commentateur sportif pour Eurosport, j’ai crée des marques, j’ai fait des boissons énergisantes, je travaille aussi dans l’immobilier, je suis représentant permanent pour Carrefour, j’ai donc plusieurs cartes.

Hzo : Suivez-vous le cyclisme d’aussi près qu’auparavant ?

RV : Un peu moins, parce qu’en étant coureur on est dedans. Maintenant je suis le Tour de France parce que je le commente. C’est aussi le cas pour le Tour d’Italie et Paris-Nice que je commente également.
Donc, oui je suis toujours dans le milieu grâce à mes nombreuses activités.

Hzo : A-t-on toujours la même passion pour le vélo quand on arrête ?

RV : Oui effectivement surtout quand on arrive dans des étapes de montagne. Je  suis toujours enthousiaste de voir et de commenter, ça me plait.

Hzo : Richard, vous avez remporté 7 fois le maillot à pois du meilleur grimpeur, aviez-vous un col ou une montagne préféré(é) ?

RV : Non pas vraiment, c’est parce que c’était dur que ça me plaisait. Que ce soient les Alpes ou les Pyrénées, quand la montagne était là, ça me convenait.

Hzo : Vous attendiez vraiment la montagne pour vous sentir bien dans le Tour de France ?

RV : Oui parce que j’étais un grimpeur plus qu’un rouleur, et que ces épreuves me convenaient.

Hzo : Quel est le meilleur profil pour être le vainqueur du Tour de France ?

RV : Il faut être complet, à la fois grimpeur et rouleur. Il faut tactiquement bien savoir s’économiser et attaquer au bon moment.

Hzo : Et pour vous, c’est un regret de n’avoir jamais gagner le Tour de France ?

RV : Non, même si je ne suis pas passé loin, ce n’est pas un regret. J’aurais pu le gagner, mais ça ne s’est pas fait, c’est comme ça !

Hzo : Que pensez-vous du choix de Lance Armstrong de revenir à la compétition ?

RV : C’est surprenant, c’est un gros challenge. Il m’a épaté dans son come-back de l’année passée, faire 3ème du Tour après avoir arrêté trois ans, c’est exceptionnel !
Ce sera peut être dur pour lui de rééditer le même exploit cette année.

Hzo : On parle du duel Contador-Armstrong, pensez-vous que cela fasse de l’ombre aux autres coureurs tout aussi méritants ?

RV : De l’ombre, non au contraire, grâce à ce duel le Tour est devenu un peu plus attractif. Je trouve que la venue d’Armstrong a attiré tous les passionnés. Cela a redonné un peu d’intérêt général et motivé encore un peu plus tous les autres coureurs.

Mais il y a aussi les coureurs français qui ont le vent en poupe en ce moment. Au Tour d’Italie, 2 victoires d’étape. Au  Critérium du Dauphiné, 4 coureurs dans les 10 premiers du classement général. Cela faisait des années qu’on n’avait pas vu ça !

Hzo : Voyez-vous un coureur français monter sur les plus hautes marches du podium dans les années à venir ?

RV : Oui c’est possible, mais qui, je ne sais pas encore.

Hzo : Le Tour va commencer dans quelques jours, que pensez-vous du parcours ?

RV : Il est sympa, il est très dur sur la fin, on devrait avoir du suspense jusqu’au bout.
Ce sera un Tour difficile notamment la dernière semaine.
Les dix premiers jours,  il faudra surtout éviter les chutes dans les secteurs pavés, ce qui n’est pas toujours facile à gérer. 

Hzo : Avez-vous un pronostic pour ce Tour 2010 ?

RV : Je vois bien Contador s’imposer.
Peut-être qu’Andy Schleck sera là aussi  mais, en revanche, je ne vois pas Lance Armstrong sur le podium.

Hzo : Richard, savez-vous que, pour les déficients visuels, le tandem est un moyen de pratiquer le vélo? Avez-vous eu l’occasion d’en pratiquer un jour ?

RV : Oui, j’en ai pratiqué notamment à l’occasion de publicités dans lesquelles j’ai tourné. J’ai fait aussi du tandem avec mes enfants ou des amis sur des petits parcours.

Hzo : Merci Richard !

RV : Merci à vous !