présentation de la saison

Vainqueur sur le terrain du LOSC (1-0) le 7 août dernier, le Paris Saint-Germain a sifflé le coup d'envoi de la saison 2015-2016 de Ligue 1. Ce feuilleton divisé en 38 actes tenant en haleine des millions de supporters à travers le territoire français et en dehors, grâce à l'exposition croissante de la Ligue 1 à l'étranger, promet à nouveau son lot de surprises et de sensations à l'image de la passionnante lutte pour le titre de champion de France entre le Paris SG et l'Olympique Lyonnais lors du dernier exercice. Tout au long de la saison, la Ligue 1 sera retransmise par Canal+ et BeIN Sports, diffuseurs officiels de la compétition, Orange, diffuseur officiel sur téléphones mobiles et tablettes, tandis qu'Adidas fournira le nouveau ballon blanc aux bandes bleues, rouges et noires.

En attendant le grand rendez-vous qu'est l'Euro 2016, organisé en France, la Ligue 1 monopolisera l'attention des fans de ballon rond chaque week-end dans des enceintes construites ou rénovées pour l'occasion, voire prêtes à sortir de terre tel le stade des Lumières, que son propriétaire, l'Olympique Lyonnais, inaugurera en grande pompe en janvier prochain. Avec sa capacité proche des 60 000 places, le nouvel antre des Gones contribuera sans aucun doute à une nouvelle hausse de l'affluence, 8,45 millions de spectateurs s'étant déplacés lors de la saison 2014-2015. Une hausse de 6 % par rapport à la saison précédente permettant à la Ligue 1 de pointer à la 4ème place en Europe derrière la Bundesliga allemande, la Premier League anglaise et la Liga espagnole mais devant la Serie A italienne. Principale nouveauté cette saison, les spectateurs pourront de plus profiter de la "goal line technology", système vidéo permettant de déterminer si un ballon a franchi ou non la ligne de but et d'avertir l'arbitre central, dans toutes les enceintes de Ligue 1. De quoi envisager de belles ambiances festives… et une lutte pour la première place du Championnat des Tribunes, dont la nouvelle formule mise sur pied par la LFP met en valeur l'ambiance générale, mais aussi la fidélité et l'engagement des supporters de chaque club dans les stades et sur les réseaux sociaux.

Comme c'est le cas depuis l'arrivée des propriétaires qatariens en 2011, le Paris Saint-Germain s'annonce comme le premier candidat au trophée Hexagoal récompensant le champion de France de Ligue 1. Lauréat d'un historique quadruplé (Ligue 1, Coupe de la Ligue, Coupe de France et Trophée des Champions), le club de la capitale a démontré lors du Trophée des Champions 2015 disputé à Montréal (Canada) qu'il n'avait pas l'intention de desserrer son étreinte sur la concurrence. Victorieuse 2-0 face à l'Olympique Lyonnais, la formation entraînée par Laurent Blanc n'a sur le papier aucun concurrent à sa mesure, surtout depuis l'arrivée du milieu de terrain argentin Angel Di Maria, 2ème plus gros transfert de l'histoire de la Ligue 1 (63 millions d'euros) derrière son coéquipier Edinson Cavani (64 millions en 2013). Mais les matchs ne se jouent pas sur le papier. Qui avait par exemple prévu que le Montpellier Hérault SC terrasserait l'ogre parisien au terme de la saison 2011-2012 ?

Désireux de briller également en UEFA Champions League, le Paris SG, également lauréat du Championnat des Pelouses mis en place par la LFP pour récompenser les plus beaux gazons naturels, espère ainsi se mettre plus rapidement à l'abri sur la scène nationale qu'en 2015, lorsque l'Olympique Lyonnais l'avait menacé jusqu'à la 37ème journée. Abonné au podium (15 fois dans les 3 premiers lors des 17 dernières saisons), le club dirigé par l'emblématique président Jean-Michel Aulas a conservé la plupart de ses joueurs prometteurs et très demandés, notamment son duo d'attaquants Alexandre Lacazette-Nabil Fekir. Mais l'équipe dirigée par Hubert Fournier devra s'habituer à un rythme de rencontres élevé en raison de la participation à l'UEFA Champions League, compétition continentale très éprouvante sur les plans physique et psychologique. Un défi que comptent bien relever les joueurs rhodaniens, renforcés par l'arrivée des internationaux Mathieu Valbuena et Mapou Yanga-Mbiwa, de retour dans notre championnat après des escapades respectives au Dynamo Moscou et l'AS Rome, des jeunes espoirs Sergi Darder et Lucas Tousart au milieu de terrain et de Rafael, débarqué en provenance de Manchester United. A l'heure de s'installer dans le stade des Lumières, à Décines, le défenseur prolongera ainsi la tradition de joueurs brésiliens (Anderson, Juninho, Cris…) à l'OL.

Chouchou du Stade Vélodrome pendant 8 saisons, Valbuena ne va certainement pas reconnaître l'Olympique de Marseille. Champion d'automne sous la férule de Marcelo Bielsa avant de fléchir en 2ème partie de saison, le club phocéen a décidé de dévier quelque peu de sa politique initiale, à savoir recruter des jeunes à fort potentiel pour mieux les revendre plus tard. Poussé par sa situation financière à vendre Gianelli Imbula et Dimitri Payet tout en laissant partir les 2 plus gros salaires du club, André-Pierre Gignac et André Ayew, l'OM a ainsi rapatrié 2 anciens internationaux tricolores, Abou Diaby et Lassana Diarra, respectivement 29 et 30 ans. Les interrogations planant au-dessus de 2 joueurs restant sur des saisons blanches ne sont toutefois d'aucune mesure avec l'onde de choc ayant secoué la Canebière après la démission surprise de Bielsa au soir de la défaite inaugurale contre Caen (0-1). Nommé le 19 août, l'Espagnol Michel, récemment passé par l'Olympiakos Le Pirée et "accueilli" par ses nouveaux joueurs par une victoire 6-0 contre l'ESTAC Troyes, devra tenir la barre avec un effectif chamboulé dans la dernière ligne droite du mercato. En plus de l'international Rémy Cabella, le technicien espagnol a obtenu les prêts de Lucas Silva (Real Madrid), Paolo Di Ceglie et Mauricio Isla (Juventus Turin) et le renfort en défense de Rolando, ancien du FC Porto.

Plus à l'Est, l'AS Monaco a également choisi d'abandonner la politique de stars mise en place lors de la remontée en Ligue 1 voici 3 saisons. Fort d'une trésorerie renforcée après les transferts de James Rodriguez (80 millions d'euros) à l'été 2014, puis d'Anthony Martial (80 millions), Geoffrey Kondogbia (40 millions), Aymen Abdennour (30 millions) Layvin Kurzawa (24 millions) et Yannick Ferreira Carrasco (20 millions) à l'intersaison, le club de la Principauté a recruté à tout va. Tous âgés de moins de 25 ans, les Carrillo, Cavaleiro, Boschilia, Bahlouli, Lopes, Traoré et autre El Shaarawy, guidés par l'expérimenté entraîneur Leonardo Jardim, auront à cœur de briller sur la scène nationale, histoire de faire mieux qu'en 2014-2015 (3ème place), mais aussi européenne. L'élimination en barrage de l'UEFA Champions League face au Valence CF (3-1, 2-1), quelques mois après avoir effectué un brillant parcours dans cette compétition (quarts de finale), ne signifie pas la fin des ambitions continentales de l'ASM, reversée en UEFA Europa League. Une longue aventure azuréenne dans cette compétition serait de plus appréciable par rapport à l'indice UEFA de la France, revigoré par les bonnes performances continentales des clubs hexagonaux la saison passée.

Qualifiés eux aussi en UEFA Europa League, l'AS Saint-Étienne et les Girondins de Bordeaux n'en oublieront évidemment pas la Ligue 1, eux qui comptent 16 titres nationaux cumulés. Les Verts, toujours portés par leur fidèle public du "chaudron" de Geoffroy-Guichard, ont achevé les 3 derniers exercices dans le Top 5 et miseront sur la solidité de leurs cadres Loïc Perrin, Jérémy Clément et Romain Hamouma et sur un recrutement (Nolan Roux, Jean-Christophe Bahebeck, Neal Maupay, Roland Beric) censé pallier leurs soucis d'efficacité pour conserver leur rang. Quant aux Aquitains de Willy Sagnol, portés par leur centre de formation, l'un des plus prolifiques du pays, ils devraient rapidement fêter la 1 000ème victoire de leur histoire parmi l'élite, preuve d'une régularité rarement démentie, et ainsi enflammer le public du stade Matmut Atlantique, flambant neuf après son inauguration lors du dernier match de la saison dernière.

Comme à chaque début de saison, les outsiders à un strapontin européen avancent masqués. Avec à sa tête un nouvel entraîneur (Hervé Renard), le LOSC compte bien reconquérir son public, peu enthousiasmé par le jeu de son équipe malgré la 8ème place finale. L'insouciance des jeunes Sofiane Boufal, Baptiste Guillaume et autre Sehrou Guirassy devrait remédier à la situation. Classés juste devant les Lillois en fin d'exercice, le Montpellier Hérault SC se satisferait d'une place similaire, d'autant qu'il n'a recruté qu'avec parcimonie. Le début de saison (3 défaites consécutives) a ainsi soulevé des interrogations sur le niveau de l'équipe en même temps qu'il a délié les langues de l'entraîneur Rolland Courbis et du président "Loulou" Nicollin. En grands connaisseurs du football, ces 2 personnages hauts en couleur de la Ligue 1 n'ignorent pas que leur club n'est pas à l'abri d'une défaillance à l'image du Toulouse FC et l'OGC Nice, en grande difficulté en 2014-2015, mais confiants dans leur capacité à rebondir dans le sillage de leurs vedettes respectives, Wissam Ben Yedder et Hatem Ben Arfa. De même, le Stade de Reims et le SC Bastia, 2 formations qui avaient été contraintes de limoger leur entraîneur en cours de saison dernière, peuvent envisager une place dans la première partie du classement comme une nouvelle lutte pour ne pas descendre en Ligue 2.

Avec 6 représentants sur 20, le Grand Ouest se taille la part du lion dans l'élite, mais hormis le Stade Rennais, désireux d'atteindre les sommets entrevus lors de la saison 2006-2007 (4ème place), les autres formations auront pour objectif de décrocher le maintien le plus rapidement possible. Grâce à un recrutement conséquent dans le secteur offensif, le FC Nantes semble posséder une certaine marge sur l'En Avant Guingamp, le FC Lorient, le SM Caen et le promu Angers SCO. Les Guingampais, orphelins de leur duo d'attaque Christophe Mandanne-Claudio Beauvue, lesquels avaient rappelé au public du Roudourou la fameuse paire Florent Malouda-Didier Drogba, ont ainsi débuté le championnat par 3 défaites avant de se libérer face à l'OM (2-0). Respectivement 1er et 2ème de Ligue 2 au printemps dernier, l'ESTAC Troyes et le GFC Ajaccio se sont neutralisés lors de la première journée. Le chemin vers le maintien risque d'être long, notamment pour les Corses, nantis du plus petit budget prévisionnel 13,8 millions d'euros). Mais le David ajaccien se tient prêt à défier tous les Goliaths sur sa route et prouver que tout peut arriver dans une Ligue 1 qui promet à nouveau son lot d'émotions fortes !