2. Limiter les impacts du numérique

Le numérique n'a rien d'immatériel et ses impacts environnementaux vont crescendo. Découvrez les gestes qui comptent pour un numérique plus responsable.

2.1. Faire durer les appareils le plus longtemps possible.

Pour cela, on commence par protéger : coque, film ou verre de protection de l'écran, film anti-rayures pour le smartphone, housse et sac résistant pour l'ordinateur (transporté éteint pour préserver le disque dur). Ensuite, tout est histoire de bons réflexes : pause en cas de surchauffe pour préserver le processeur, nettoyage régulier des aérations, recharge anticipée de la batterie du smartphone (avant qu'elle ne soit complètement à plat), etc. Les systèmes d'exploitation ont aussi besoin de protections (un antivirus à jour et un navigateur sécurisé) et d'être régulièrement désencombrés des données inutiles : cookies, téléchargements, etc.

Passer de 2 à 4 ans d'usage pour une tablette ou un ordinateur améliore de 50 % son bilan environnemental. Source : "Modélisation et évaluation du poids carbone de produits de consommation et biens d'équipement", ADEME, 2018.

La fabrication pèse lourd dans l'empreinte carbone du numérique.

L'utilisation de nos appareils numériques ne représente que 15 % de l'empreinte alors que la fabrication, la distribution et la fin de vie c'est 85 % ! Source : Étude "Évaluation de l'impact environnemental du numérique en France", ADEME, 2025.

La fabrication d'un ordinateur de 2 kg = 588 kg de matières premières et 114 kg de CO2. Source : "Modélisation et évaluation du poids carbone de produits de consommation et biens d'équipement", ADEME, 2018.

En savoir plus : consultez l'infographie les impacts environnementaux du numérique, disponible sur la librairie en ligne de l'ADEME.

2.2. Des alternatives à l'achat neuf.

Votre entreprise a-t-elle pensé à vous équiper en matériel reconditionné ?

C'est loin d'être une mauvaise idée tant les bénéfices de la formule sont nombreux.

Testés, nettoyés et restaurés, les appareils sont aussi performants que les neufs et bénéficient d'une garantie légale de conformité de 2 ans.

Acheter des équipements reconditionnés plutôt que des appareils neufs permet de réduire leur impact annuel dans des proportions importantes : de 64 % à 87 % pour un smartphone, de 46 à 80 % pour une tablette, de 43 à 97 % pour un ordinateur (fixe ou portable).

Cela évite l'extraction de matières premières et l'émission d'importantes quantités de gaz à effet de serre.

Autre option tout aussi écologique (et économique !) : la location. L'entreprise paie un service (de reproduction et d'impression par exemple), plutôt que d'investir.

C'est ce qu'on appelle l'économie de la fonctionnalité, où l'usage d'un produit est privilégié à son acquisition.

Source : "Évaluation de l'impact environnemental d'un ensemble de produits reconditionnés", ADEME, 2022.

Un smartphone double SIM c'est 2 téléphones en 1 (pro et perso).

En savoir plus, consultez les infographies :
• La dépendance de la France aux métaux stratégiques, disponible sur la librairie en ligne de l'ADEME,
• Des métaux précieux et stratégiques dans nos appareils numériques disponible sur la librairie en ligne de l'ADEME.

Des repères à l'achat pour les entreprises.

En se fiant à ces labels, votre entreprise peut équiper ses salariés d'un matériel durable et plus respectueux de l'environnement.

• L'indice de réparabilité : une bonne note sur 10 et l'appareil sera plus facile à réparer en cas de panne !
• les labels environnementaux : pour repérer les appareils les moins impactants pour l'environnement.

2.3. Les bonnes pratiques du numérique.

Bien paramétrer son ordinateur.

Commencez par activer le mode "économies d'énergie" (moins de luminosité, passage à l'écran noir après 10 minutes d'inactivité, etc.). Et parce que même en veille nos équipements consomment, mieux vaut débrancher l'ordinateur au-delà d'1 heure d'absence et systématiquement en fin de journée.

Idem pour les équipements communs comme l'imprimante. Autres bons réflexes avec son smartphone professionnel : utiliser le Wifi du travail et désactiver les outils pas toujours utiles : widgets actu ou météo, notifications, géolocalisation, mise à jour automatique des applications, lecture automatique des vidéos, etc.

1/4 des consommations électriques des équipements informatiques pourraient être évités. Source : "Évaluation de l'impact environnemental du numérique en France", ADEME, 2025.

• 37 % des entreprises françaises sont familières avec le concept de "numérique responsable".
• 11 % travaillent activement sur une stratégie.
• 6 % ont un budget dédié.
Source : Étude Sigma 2023.

4,4 % des émissions de gaz à effet de serre de la France sont dues au numérique, ce chiffre pourrait tripler d'ici 2030. Source : "Évaluation de l'impact environnemental du numérique en France", ADEME, 2025.

Éviter les échanges de données inutiles.

Tout comme la navigation, le partage de données, via les serveurs, routeurs, unités de stockage, etc. consomme énormément d'énergie. Raison de plus pour faire régulièrement le ménage dans sa boîte mail : suppression des spams, nettoyage des listes de diffusion, désabonnement des newsletters qu'on ne lit jamais, etc. Ensuite, on limite le nombre de destinataires des messages (en évitant le "répondre à tous" systématique) et on allège les pièces jointes (fichiers compressés, PDF basse définition, etc.).

Solutions alternatives : les espaces de partage de l'entreprise ou les sites de dépôt temporaire.

3 conseils pour surfer responsable :
• taper des mots-clés précis dans les moteurs de recherche ou utiliser l'outil de recherche avancée. Mieux : créer des favoris et rentrer directement l'adresse du site (si on la connaît) dans la barre de navigation,
• fermer les onglets pas ou plus consultés,
• supprimer régulièrement les cookies et les fichiers téléchargés inutiles.

Limiter l'impact de l'intelligence artificielle.

L'IA joue un rôle clé dans des avancées scientifiques majeures comme la modélisation climatique, la gestion des écosystèmes et des ressources ou encore l'optimisation de la consommation énergétique. Mais elle n'est pas sans conséquence d'un point de vue environnemental : plus de consommation d'électricité pour faire fonctionner les data centers, plus de ressources exploitées pour fabriquer de nombreux équipements, plus d'eau nécessaire pour refroidir les nombreux data centers qui se développent.

Les IA génératives de texte sont de plus en plus performantes et très utilisées dans le monde professionnel. Cependant, elles ne sont pas conçues pour fournir des réponses "exactes", mais plausibles. Elles peuvent parfois "halluciner", c'est-à-dire donner des réponses erronées ou complètement hors sujet. Enfin, les données saisies dans vos prompts peuvent présenter un réel risque de fuite. Il est essentiel d'éviter d'y inclure des informations sensibles ou confidentielles, qu'elles vous concernent vous ou votre organisation. Par exemple, évitez de partager des informations confidentielles en demandant de l'aide pour la rédaction d'un contrat, de codes sources logiciels pour du débogage, des données contractuelles, commerciales, des plans stratégiques, des informations sur des clients ou des données personnelles sur les salariés, etc.

Il est donc préférable de :
• privilégier une IA spécifique (traduction, orthographe, production de texte) plutôt qu'une IA générative ; elle consomme beaucoup moins d'énergie,
• éviter autant que possible le recours à l'IA générative pour générer des images ou des vidéos. Cela consomme bien plus d'énergie que de créer du texte. Utilisez plutôt des images déjà existantes provenant de banques d'images libres de droit,
• préférer les moteurs de recherche à l'IA générative.

+75 % de consommation électrique mondiale du numérique d'ici 2 ans en raison de l'utilisation croissante des IA. Source : Agence internationale de l'énergie.

En savoir plus : consultez le site altimpact.fr/bonnes-pratiques/reduire-le-flux-et-le-stockage-des-donnees-de-mon-entreprise/

Optimiser le stockage des données.

La règle d'or : stocker sur votre ordinateur ou sur le serveur de l'entreprise, en utilisant une plateforme unique pour éviter les doublons.

Limitez l'utilisation du Cloud : si l'espace de stockage y semble infini, l'accumulation de données (documents, vidéos, photos, etc.) est source de multiples allers-retours et d'engorgement des data centers.

Dans tous les cas, un nettoyage régulier s'impose pour supprimer tout ce dont on ne se sert plus.

200 centres numériques dédiés et 5 000 serveurs d'appoint sont hébergés dans les entreprises et les administrations françaises. Source : France DataCenter, 2020.

Calculez votre empreinte numérique ! Vous pouvez désormais mesurer vous-mêmes l'empreinte carbone de vos usages numériques (mails, streaming ou visioconférence) grâce au calculateur de l'ADEME disponible sur impactco2.fr/usagenumerique

En savoir plus : consultez le guide Adopter la sobriété numérique, disponible en braille, caractères agrandis et audio.

Éco-concevoir ses outils numériques.

À l'heure où le numérique est un levier majeur de développement des entreprises, éco-concevoir les sites, applications, plateformes, etc. devient nécessaire pour limiter ses impacts. Mais dans ce domaine aussi, la sobriété est nécessaire : vérifier l'utilité réelle de l'outil numérique que vous voulez créer et pensez à son actualisation. Sinon dépubliez-le sans attendre.

Un hébergeur vert certifié ISO 14001.

Des technologies open source indépendantes, réactives et gratuites.

Un design épuré avec des polices standards, des pages sans trop d'images et en veillant au respect des règles d'accessibilité : organisation des titres pour faciliter la lecture, écran noir possible, description des visuels, etc.

En savoir plus : consultez le site de la communication responsable sur communication-responsable.ademe.fr

2.4. Valoriser les vieux équipements.

Au moment de changer, si l'équipement fonctionne encore, votre entreprise peut le donner ou le vendre, par exemple à un acteur de l'économie sociale et solidaire ou à une société de reconditionnement.

S'il est HS, direction le recyclage, en utilisant les dispositifs de collecte d'équipements électriques et électroniques.

Nos ordinateurs ou encore nos smartphones contiennent nombre de matières réutilisables, dont certaines précieuses (or, platine, etc.) ou très rares risquent de manquer dans les années à venir. De plus, certains composants, dangereux pour l'environnement et la santé (plomb, arsenic, chlore, mercure, etc.), doivent aussi être traités.

Un appareil numérique ne doit donc jamais être jeté sans rechercher une solution pour valoriser tous ses composants.

Environ 70 millions d'appareils pourraient être reconditionnés ou recyclés en France. Source : Baromètre ARCEP, édition 2023.

En savoir plus : consultez le site epargnonsnosressources.gouv.fr