4. Peut-on réduire le gaspillage alimentaire ?

4.1. Une responsabilité collective.

Le gaspillage alimentaire s'observe à tous les stades de la chaîne alimentaire et concerne tous les acteurs : producteurs, transformateurs, distributeurs, restaurateurs, transporteurs, etc. sans oublier le consommateur, même s'il n'a pas toujours l'impression de gaspiller. En France, l'objectif fixé par tous ces acteurs et les pouvoirs publics est de réduire de 50 % le gaspillage sur l'ensemble de la chaîne alimentaire avant 2030 (2025 pour la restauration collective et les distributeurs). Loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (AGEC) de 2020.

Une loi anti-gaspi pionnière en France.

Depuis la Loi Garot de février 2016, les enseignes de la grande distribution de plus de 400 m carré sont concernées par la lutte contre le gaspillage alimentaire, avec :
• l'interdiction de détruire les invendus consommables (concerne également les industries et la restauration collective),
• l'impossibilité pour les fabricants d'interdire le don de produits de marque distributeur,
• la généralisation des conventions de dons alimentaires.

Gaspillage et pertes alimentaires.

En pourcentage du poids total gaspillé.

Production, 22 % :
• pêche : poissons non désirés, rejetés, morts, etc.,
• agriculture : fruits et légumes abîmés, trop petits, peu présentables, etc.

Transformation, 13 % : process, conditionnements défectueux, etc.

Transport et stockage, 13 % : casse, rupture de la chaîne du froid, etc.

Distribution, 12 % : invendus, produits abîmés par les manipulations, etc.

Consommation, 53 % :
• à la maison : restes de repas jetés, produits périmés, etc.,
• au restaurant, à la cantine : déchets de préparation, restes de repas, gestion des stocks, etc.

Source : SDES, Les déchets alimentaires en France et dans l'Union Européenne en 2021.

4.2. Éviter de gaspiller à la maison…

Sans toujours nous en rendre compte, nous jetons beaucoup de nourriture (l'équivalent d'un repas par semaine en moyenne !).

Quelques conseils pour y remédier :
• dressez une liste de courses avant de faire vos achats,
• préparez vos menus à l'avance,
• achetez la juste quantité en regardant bien les dates de péremption (voir chapitre 8 "Faut-il absolument respecter les dates limites ?"),
• veillez à la bonne conservation des aliments,
• videz soigneusement les emballages,
• préparez les bonnes quantités,
• cuisinez les restes.

Chaque Français jette environ 25 kg d'aliments consommables par an, dont 7 kg encore emballés, soit 100 € par personne à la poubelle. Source : Les déchets alimentaires en France et dans l'Union Européenne en 2021, SDES, 2024 et Modecom, ADEME, 2007.

Que gaspille-t-on à la maison :
• 31 % légumes,
• 24 % liquides,
• 19 % fruits,
• 12 % riz, pâtes, céréales
• 4 % viande, poisson
• 4 % pain
• 3 % crèmerie,
• 2 % plats préparés,
• 1 % produits sucrés hors liquides.
Source : ADEME, Étude des impacts du gaspillage alimentaire des ménages, octobre 2014 (à partir d'une étude réalisée sur 20 foyers français).

En savoir plus :
• Infographie "Comment traquer le gaspillage alimentaire ?",
• Fiche pratique "Ma recette anti-gaspi", disponible sur la librairie en ligne de l'ADEME.

4.3. ...Et à l'extérieur aussi.

• Servez-vous en fonction de votre appétit : au self de votre entreprise, ne surchargez pas votre plateau de pain ou de desserts car l'appétit évolue au cours du repas. Et si vous n'avez pas très faim, signalez-le à la personne qui fait le service. Au restaurant, renseignez-vous sur le volume des plats avant de commander une entrée et un plat principal.

• Emportez ce que vous n'avez pas consommé : demandez à emporter vos restes, à condition bien sûr de pouvoir les consommer rapidement ou les congeler. Cette pratique est aujourd'hui courante partout en France et est imposée à tous les restaurateurs depuis 2021.

Un établissement de restauration collective servant 500 clients jette en moyenne entre 15 et 20 tonnes (30 000 à 40 000 €) de nourriture par an. Source : ADEME, Vers une alimentation plus durable en restauration collective, 2021.

Depuis 2019 (loi EGAlim), les acteurs de la restauration collective doivent aussi lutter contre le gaspillage alimentaire, et ont notamment l'obligation de réaliser un diagnostic de gaspillage.