S'orienter sur un site web lorsqu'on est daltonien, que l'on souffre d'un handicap moteur au niveau des mains ou de toute autre déficience relève souvent de la gageure. Trop souvent, ressort-il du Digital Trust Index publié pour la première fois le mercredi 26 juin 2024. En Belgique, à peine 6 % des sites sont accessibles à ce public.
Pour établir ce nouvel index, la société belge de conseil numérique Craftzing a épluché plus de 260 000 pages d'accueil dans 18 pays européens, dont plus de 7 000 sites belges, pour évaluer leur accessibilité aux personnes présentant un trouble visuel, moteur ou mental. Elle s'est ainsi basée sur les critères de l'acte législatif européen sur l'accessibilité.
la Belgique au milieu du classement
Premier constat : il n'y a pas de "bon élève", seulement des "moins mauvais". La Norvège se hisse en haut de classement, avec 87,7 % de sites qui ne respectent pas les règles obligatoires en matière d'accessibilité pour les personnes handicapées. La Hongrie ferme la marche avec un score de 96,3 %. En milieu de classement (7ème), la Belgique compte 94,2 % de sites inadaptés.
Les principaux problèmes résident dans la lisibilité des informations pour les personnes déficientes visuellement. Le contraste de couleurs entre le fond et le texte constitue le principal obstacle (dans 71 % des cas), suivi de l'absence d'audiodescription des liens (63 %) et des illustrations (33 %).
trop compliqué, trop cher
"L'accessibilité numérique n'est souvent considérée par les entreprises qu'une fois le projet lancé", déplore le CEO de Craftzing, Roeland Tegenbos. Adapter un site déjà pensé pour les valides serait ensuite trop compliqué et trop cher, avancent les organisations. La solution ? Prendre en compte les critères d'accessibilité dès le début du projet numérique, plutôt qu'à la fin, réplique M. Tegenbos.
"Par ailleurs, cette accessibilité leur permettra d'élargir leur portée", souligne-t-il. Selon les données d'Eurostat, un quart des Européens présentent en effet un handicap.
Craftzing plaide dès lors pour des sanctions contre les entreprises coupables d'exclusion numérique. "C'est la seule manière de les inciter à œuvrer en faveur d'une société inclusive" en ligne, conclut son CEO.
source : 7sur7.be