édito

Là-haut sur la montagne.

Il faut bien s'imaginer, en voyant l'envol du peloton vers les hauteurs alpestres, que l'été vient d'arriver. Les beaux jours venus, la montagne se pare de charmes incomparables pour mieux séduire les naturophiles et les fanatiques de cyclisme. En altitude, ils retrouvent des lueurs et saveurs singulières, et des sommets indissociables du Tour de France, en juillet, et du Critérium du Dauphiné, le mois précédent. Si la première, dans l'ordre chronologique des épreuves, ne prédit pas nécessairement ce qu'il adviendra sur la suivante, les deux sont indissociables, par leur proximité dans le calendrier mais aussi par la nature des défis opposés aux coureurs. Le Dauphiné est même, avec le Giro, la seule ligne de palmarès commune aux quintuples vainqueurs du Tour, Jacques Anquetil, Eddy Merckx, Bernard Hinault et Miguel Indurain.

Du Massif central aux Alpes, les traditions se perpétuent et Jonas Vingegaard aussi a conquis ces sommets au mois de juin, en 2023, mais son rival intime Tadej Pogacar reste pour l'instant absent du palmarès ouvert en 1947 par Édouard Klabinski. Le Slovène rêve pourtant de briller de Roubaix aux Champs-Élysées, en passant par les plus grands sommets de son sport, et pourquoi pas succéder à son compatriote Primoz Roglic ?

Le Critérium du Dauphiné est une cime incontournable pour ses ambitions de cannibale, assurément aiguisées par les défis offerts à l'occasion de la 77ème édition.

Comme chaque année, les grands noms du peloton batailleront en 2025, pour des explications qui réveilleront de grands souvenirs et dessineront les contours des affrontements juilletistes à venir. À Montluçon, ils s'inscriront dans le sillage de Roger Walkowiak et Wout van Aert. L'arrivée à Issoire sera chargée d'émotions, au moment où Romain Bardet se retire, et le chrono de Saint-Péray sera un sommet d'intensité dans la plaine. La légende de la Petite Reine sera encore convoquée à Combloux, via Domancy, sur les hauteurs de la Madeleine et de La Croix-de-Fer, et même avec l'arrivée inédite à Valmeinier 1800, en prolongeant l'ascension sur les pentes menant au col du Télégraphe. Il restera un dernier rendez-vous à plus de 2 000 m d'altitude, dans l'écrin naturel du Mont-Cenis, une merveille inédite sur le Critérium du Dauphiné.

Christian Prudhomme.