l'édito de Christian Prudhomme
Une image, d’abord, en forme de certitude, comme dans un rêve prémonitoire : des centaines de milliers de spectateurs enjoués, massés au cœur de Rotterdam pour applaudir le Grand Départ. Nul doute en effet : début juillet 2010, nos amis néerlandais offriront au Tour de France un accueil digne de l’exceptionnelle ferveur populaire rencontrée l’été dernier, plus encore qu’à l’ordinaire, tout au long des routes, 3 semaines durant.
Cet amour pour le Tour a des racines profondes. Si la passion a pu traverser les années et braver les difficultés, grâce en soit rendue aux équipes d’Henri Desgrange. Leur audace il y a 100 ans, ou leur folie et leur inconscience, c’est selon, permit de parfaire le cadre, le décor de l’épreuve, en y ajoutant un élément que nul n’a jamais voulu supprimer depuis : la montagne ! Prenant ainsi de la hauteur, 7 ans après sa création, la Grande Boucle entra dans une nouvelle dimension.
Après l’ascension des reliefs du Jura et des Alpes, nous rendrons hommage à nos belles Pyrénées avec 4 étapes cruciales dans la 3ème semaine. Au programme, les cols désormais légendaires de 1910, le Tourmalet en figure de proue, mais aussi les découvertes du XXIème siècle, comme Pailhères ou le Port de Balès, preuve que le Tour est toujours en mouvement.
Les coureurs auront auparavant trouvé sous leurs roues un ingrédient qui devrait pimenter la course : ces pavés, ciselés en 7 secteurs et 13 kilomètres, qui, à l’évidence, en raviront certains et en effrayeront d’autres. Une manière d’imaginer que le Tour 2010 pourrait aussi, pourquoi pas ? Se jouer dans la plaine. 100 ans après, une forme de clin d’œil à l’histoire du Tour et à "l’invention" de la haute montagne…
Christian Prudhomme
Directeur du Tour de France