3. Quel isolant choisir ?

Un bon isolant procure au bâtiment la performance thermique recherchée sans perdre ses qualités techniques dans le temps.

3.1. Trois indicateurs à connaître.

• Lambda : le coefficient de conductivité thermique lambda. La capacité de l'isolant à conduire la chaleur : plus lambda est petit, plus le matériau est isolant. Les matériaux isolants courants ont un lambda compris entre 0,025 et 0,05 W/m.K.

• R : la résistance thermique = la performance de l'isolant. Plus R est grand, plus l'isolant est performant. Exprimée en m2.K/W, elle est égale au rapport de l'épaisseur sur la conductivité thermique lambda du matériau.

• U : le coefficient de transmission thermique = la performance thermique des parois composées de plusieurs matériaux. Plus U est faible, plus l'isolation thermique est bonne. On utilise Up pour les parois, Uw pour les fenêtres, Ug pour les vitrages et Ud pour les portes.

Produits isolants minces réfléchissants, 2 points de vigilance :
• vérifiez bien leur résistance thermique R, déterminée dans le cadre d'un avis technique ou d'un agrément technique européen,
• veillez à ce qu'ils disposent du marquage CE si vous souhaitez utiliser l'un de ces produits comme écran sous toiture.

3.2. Comprendre les certifications.

Les certifications attestent de la conformité des produits à des caractéristiques préétablies. Il existe également des labels qui s'appuient sur des initiatives volontaires privées.

Ils ne sont pas encadrés par des dispositions réglementaires et n'ont pas l'obligation d'être soumis à des contrôles indépendants.

• Le marquage CE indique que l'isolant satisfait aux exigences de la directive européenne des produits de construction (obligatoire depuis mars 2003) qui harmonise les réglementations nationales en définissant les exigences essentielles auxquelles les produits doivent satisfaire.

• La certification Acermi complète le marquage CE et tient compte des normes européennes ou du classement ISOLE qui donne l'aptitude à l'emploi du produit. Toutes les caractéristiques déclarées sont certifiées : a minima la résistance thermique, la conductivité thermique, le comportement à l'eau, le comportement mécanique et parfois la réaction au feu. Cette certification permet de choisir l'isolant qui convient le mieux à un bâtiment selon son application dans l'ouvrage.

• La certification Keymark est la marque européenne proposée par le Comité européen de normalisation, fondée sur une initiative volontaire de la part du fabricant. Elle indique que les produits répondent à toutes les exigences de la norme européenne.

• Les certifications NF ou CSTBat s'appliquent aux matériaux d'isolation porteurs tels que le béton cellulaire, les briques ou le monomur en terre cuite. La résistance thermique du mur, y compris le joint, est évaluée et certifiée. Elles comprennent également les caractéristiques d'aptitude à l'emploi.

• Les certifications Cekal et Acotherm concernent les vitrages pour la première et les menuiseries des fenêtres, porte-fenêtres et blocs-baies pour la seconde. Les performances d'isolation thermique sont notées de Th5 à Th11 : plus Th est élevé, meilleure est la performance.

• Le classement AEV indique les niveaux de performance des menuiseries extérieures par rapport à : la perméabilité à l'air de la fenêtre (A), classée de 1 à 4 (la meilleure note) ; l'étanchéité à l'eau (E) notée sur une échelle de 1A à 9A (très bon) ; la résistance au vent (V) notée selon la résistance à la pression sur une échelle de 1 à 4 (meilleure résistance) et la déformation de la fenêtre sur une échelle de A à C (la moins déformable).

3.3. Quel isolant pour quel usage ?

Produits d'isolation, conditionnement et usages les plus fréquents.

Isolation répartie (plutôt utilisée en neuf).

Béton cellulaire : panneaux ou blocs à coller pour murs porteurs, planchers sur vide sanitaire ou intermédiaire, combles habitables.
Monomur de briques en terre cuite : briques à maçonner ou à joints minces pour murs porteurs.

Isolation intérieure ou extérieure.

Isolants issus de l'industrie pétrochimique.

Polystyrène expansé (PSE) :
• panneaux pour planchers (terre-pleins, dallages, chapes flottantes), murs (complexes de doublage, isolation par l'extérieur, bardage), combles habitables (panneaux de toiture) et toitures-terrasses,
• entrevous pour planchers à entrevous et poutrelles béton ou treillis.

Polystyrène extrudé (XPS) : panneaux pour planchers et sols (terre-pleins), murs, combles habitables (panneaux de toiture, sarking) et toitures-terrasses.

Polyuréthane (PUR) : panneaux ou vrac pou toitures, toitures-terrasses, doublage des murs, planchers, sols, sous chapes, murs.

Isolants minéraux.

Laines minérales (laine de roche et laine de verre) : rouleaux, panneaux ou vrac pour toitures, toitures-terrasses, combles perdus ou aménagés, cloisons, contre-cloisons, complexes de doublage, bardages, panneaux-sandwiches, planchers et dalles flottantes.

Perlite expansée : panneaux pour toitures-terrasses, murs.

Verre cellulaire : panneaux ou blocs pour toitures-terrasses, murs.

Isolants biosourcés ou recyclés.

Laine et fibre de bois : panneaux pour planchers, combles, toitures, murs.
Chanvre : rouleaux, panneaux ou vrac pour murs, toitures, sols.
Béton de chanvre : coulé sur chantier pour murs non porteurs "ossature bois".
Ouate de cellulose : panneaux ou vrac pour combles, planchers, toitures, murs.
Laine de mouton : rouleaux ou vrac pour combles, toitures, planchers, murs et cloisons.
Plumes de canard :
• rouleaux entre éléments d'ossature horizontaux ou inclinés,
• panneaux entre éléments d'ossature verticaux.
Liège expansé : panneaux pour murs, combles, toitures, cloisons, planchers.
Fibres de textile recyclé : rouleaux ou panneaux pour murs, combles, toitures, cloisons, planchers.

3.4. Des produits plus "sains".

Pour l'environnement.

Consommation d'eau et d'énergie, émissions de gaz à effet de serre, déchets, pollutions diverses, etc. La fabrication de tous les produits isolants a des impacts.

À ce jour, aucune échelle de référence n'existe pour les classer selon des critères environnementaux. Par conséquent, mieux vaut opter pour les produits les plus performants : ils permettront de limiter au mieux les impacts environnementaux du bâtiment isolé.

Pour la santé.

Les isolants peuvent contenir des substances toxiques irritantes, allergisantes ou cancérigènes. On retrouve des Composés Organiques Volatils (COV) dans les mousses isolantes, des pesticides dans certains isolants biosourcés, des particules et fibres dans les laines minérales, végétales ou animales.

Pour l'heure, aucune échelle de référence n'a pu être mise en place pour classer ces produits. Il existe une étiquette qui signale le niveau d'émission de COV des produits de construction et de décoration (isolants, revêtements des murs, sols ou plafonds, vernis, colles, adhésifs, etc.). Cette étiquette classe les émissions de COV de A+ (très faibles) à C (très fortes).

Il n'existe pas de référentiels permettant d'affirmer qu'un produit est sain ou non. Seules existent des normes relatives aux mesures des émissions (notamment de COV) et au comportement des produits. Elles permettent d'évaluer la contribution des isolants à la qualité sanitaire des bâtiments.

Dernier point important : si les isolants sont inadaptés, mal mis en œuvre, ou si la ventilation est mal conçue, des problèmes de pollution de l'air du logement peuvent survenir. Des moisissures peuvent alors se développer sur les parois et favoriser des maladies respiratoires chez les occupants du logement.

Le point sur les isolants biosourcés.

Ce sont des isolants issus de matières premières renouvelables d'origine végétale ou animale : bois, paille, liège, chanvre, lin, plume, laine, etc.

Pour autant, il ne s'agit pas de produits 100 % naturels : ils ont fait l'objet de transformations et contiennent souvent une part de matériaux non biosourcés ou des additifs nécessaires à leur conservation.

En savoir plus : consultez la base INIES qui répertorie les informations sanitaires et environnementales sur les isolants qui répondent aux normes françaises.